Video : « Je gagne 70.000 euros par an, vous gagnez le smic alors vous fermez votre gueule »

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Courir de réunion en réunion, angoisser à l’idée de rater son train et louper un contrat… Les voyageurs d’affaires stressent comme une étude Carlson Wagonlit Travel l’a récemment mesuré. Cette tension professionnelle rejaillit ensuite parfois sur le quotidien. Néanmoins, ces pressions ne justifient pas le mépris dont a fait preuve un cadre d’Orange envers une employée la SNCF lors d'une altercation. La vidéo de la confrontation, filmée par un jeune blogger, fait le buzz sur Internet depuis sa mise en ligne.

«Moi je ne respecte pas les fonctionnaires. Je gagne 70 K-euros (70.000 euros par an), vous gagnez le smic alors vous fermez votre gueule». Voici une des insultes lancées à l’employée de la SNCF par un homme qui se présente comme cadre chez Orange se déplaçant «tous les mois à Saint-Domingue» pour le travail. La raison de sa colère envers l'agent, elle lui a demandé de se calmer et de s'éloigner alors qu’il avait une très vive conversation au téléphone dont toute la gare RER Viroflay rive gauche profitait, a expliqué l’auteur de la vidéo Valentin Reverdi, 15 ans, au Nouvel Observateur.
Pendant près de trois minutes, le cadre poursuit ses attaque «Si vous n’aviez pas des gens comme moi qui payaient 10.000 euros d’impôts, vous n’auriez pas votre salaire. Vous feriez quoi ? Et bien vous seriez à la rue…». La salariée SNCF tente en vain de le calmer «Moi je suis supérieur à vous parce que vous, vous allez crever», finit-il par dire.
L'employée invectivée a témoigné anonymement sur les ondes de RTL «Je n'en veux pas à cet individu», explique t-elle. «C'est quotidien. Il en faut un dans la journée, une fois qu'il est passé, on est tranquille. (...) Les agents se mettent dans des carapaces ou alors ils deviennent inaptes à la clientèle parce qu'ils stressent». Elle a tenu à rappeler également que contrairement à ce que disait l'importun, les employés de la SNCF ne sont pas fonctionnaires.

Sur le site FTVi, la SNCF a confirmé qu’il y avait bien eu une dispute dans la soirée du 17 octobre. Orange de son côté a indiqué ne pas être en mesure de dire s’il s’agissait bien d’un de ses cadres. «S'il s'avérait que cette altercation a eu lieu, le groupe ne peut cautionner ce type de propos qui ne reflètent en rien les valeurs d'Orange», a déclaré l'entreprise.