Voyage d’affaires : les acheteurs sont des ânes, les jeunes adoptent le BYOB!

55

C'est une lame de fond que subissent tous les acheteurs : quelle que soit la fonction exercée ou la taille de l'entreprise, chaque voyageur est devenu son propre travel manager. Au delà du net, source d'informations à tous les niveaux, les jeunes voyageurs se partagent en privé leurs connaissances. Conclusion, pour cette nouvelle génération, "L'acheteur est un âne quand on voit à quel prix il achète les déplacements professionnels !"

Le "Bring your Own Buyer" (traduisez par "Apportez votre proche acheteur") risque bien de devenir une règle de base dans les PME/PMI... Et même pour les grands comptes, confrontés à cette difficulté depuis une petite année. Exemple concret avec l'acheteur d'une grosse société d'électronique qui, via un contrat négocié, proposait l'Inde sur son SBT à 800 € plus cher que le billet business trouvé par le voyageur. L'écart est énorme, d'autant plus qu'il s'est renouvelé sur 6 déplacements dans l'année... 4800 € d'économies avec un seul voyageur dans une entreprise qui en compte 5000 ! Voilà qui fait réfléchir.

Bien sûr, tous les arguments sont recevables pour entendre et comprendre l'écart de prix entre le SBT et Best Buy du voyageur. Les contrats qui lissent les prix toute l'année, la stratégie à long terme, la sécurisation des voyageurs, le suivi des déplacements sans oublier la consolidation des données. Autant d'explications justes qui, au final, n'arrivent toutefois pas à satisfaire les voyageurs, persuadés que leur acheteur est incompétent. Un point c'est tout. Ce cercle vicieux est dangereux. On voit déjà les ravages économiques de la non adoption des SBT. On imagine la jungle qui nous attend si chacun devient son propre acheteur. Et pourtant, on pourrait imaginer simplement que la vision globale change et que l'opposition acheteur/Voyageur se règle via deux pistes à travailler : la communication globale et la gestion individuelle via des outils de consolidation. Siemens ou Monsanto s'intéressent aujourd'hui à cette évolution des dépenses voyage. Le TravelDesk de Microsoft pourrait aussi devenir une réponse à ce problème. Il reste qu'il ne s'agit que d'expériences, menée à très petite échelle. Pas de quoi tirer des conclusions hâtives. Le problème reste entier. Sans doute, la technologie pourra t-elle régler cette opposition ? Les systèmes ouverts annoncés depuis deux ans pourront sans doute contribuer à apporter un début de solution. Juste histoire d'éviter des ulcères à nos acheteurs "voyages".

Marcel Lévy