Voyage d’affaires : ne pas regarder les hôtels comme de simples étapes de nuit

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Depuis dix ans, le monde l'hôtellerie fait évoluer l'image de l'hôtel. Au delà de l'accueil nocturne du voyageur, il s'est fait restaurant, bar, centre commercial ou étape d'aéroports. Mais voilà qu'il veut encore aller plus loin : bureaux temporaires, sièges social à l'étranger, animateur de séminaires. Bref, tout ce qui fait la mobilité lors d'un déplacement professionnel pourra passer par l'hôtel. Face aux OTA - Online Travel AgencyOTA'S - l'hôtel réagit en créant de nouveaux services. Pas facile !

Spécialiste de l'hôtellerie, Melvin Gold vient d'évoquer dans le cadre d'une conférence les évolutions futures de l'hôtellerie. Pour ce consultant, "L'hôtel doit sortir de sa seule image d'accueil nocturne pour aller vers des services et des produits qui le font vivre toute la journée et toute l'année". Il est loin d'être le seul à l'affirmer et dans ce domaine, les idées ne manquent pas. Centre de bureaux temporaires pour les uns, business center permanent pour des cadres en cours d'implantation à l'étranger, location de salons pour des réunions, sièges sociaux temporaires pour le courrier et les appels... Bref, faire évoluer l'hôtel c'est, pour Ron de Wit d'AHS Advisory "Eviter la pression des OTA'S sur le seul produit visible de l'hôtel : la chambre". Mais au delà, l'hôtellerie doit apprendre à gérer des "hôtels" qui n'en sont plus exclusivement. Du moins qui deviennent centres d'accueil pour des clients de passage qui ne consomment pas forcément une chambre pour une ou plusieurs nuits. Or depuis des décennies, l'image de l'hôtel se fait précisément sur sa capacité à gérer des séjours d'au moins une nuit. Le changement a l'air évident mais il ne l'est pas. Ron de Wit rappelle que les nouveaux établissements qui se construisent et qui seront gérés demain par des groupes internationaux doivent prendre en compte ces nouveaux besoins. L'exemple du nouveau Mercure de Londres est intéressant. Fini le comptoir d'accueil, place à des hôtesses dotées de tablettes qui conduisent le client vers des fauteuils isolés où ils expriment leurs besoins. En cassant l'image classique de l'établissement, Mercure se donne les moyens de développer son offre commerciale. Sans doute les prémices d'une autre façon de consommer l'hôtellerie. Nul doute que le premier qui proposera une carte de services variée et différente pourrait bien empocher la mise et prendre une longueur d'avance sur les concurrents.

A New York,
Philippe Lantris