Voyages d’affaires ou mobilité de l’entreprise, un investissement stratégique

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Premier rendez-vous avec Regis Chambert, dont l’expérience chez American Express Voyages d’affaires ou Avexia n’est plus à détailler. Pour le patron de RC2, le regard des entreprises et des acheteurs n’est pas un long processus «tranquille» mais le fruit d’une analyse des besoins et des solutions. Voyager pour voyager n'est pas suffisant !

La mondialisation des échanges a plongé les économies et les entreprises européennes, particulièrement celles de notre chère vieille Europe, dans un environnement brutalement transformé. Dans bien des secteurs industriels, mais aussi dans les services, nos entreprises font face à de nouvelles offres concurrentes plus compétitives du fait du coût du travail très bas pratiqué dans certaines régions du monde.
Si cette nouvelle donne profite également à nos entreprises dans leurs achats, elles souffrent de cette compétition et doivent redoubler d'innovations pour survivre. Heureusement, les savoir-faire et expertises accumulés depuis des années leur préservent quelques avantages concurrentiels. Mais elles doivent sortir de leurs traditionnelles zones de chalandise pour se faire connaître et trouver ainsi de nouveaux relais de croissance.

De nombreuses entreprises locales sont allées chercher des débouchés commerciaux hors de leurs régions et pays. La plupart des acteurs économiques, PME ou grandes entreprises, ont compris que la croissance se trouve sur d'autres continents. Les fameux "BRIC" en sont une illustration, mais aussi l'Afrique aujourd'hui. De ce fait, elles se déplacent, voyagent et consomment nombres de services indispensables à leurs succès et donc à leur pérennité.

Ces 35 dernières années, le voyage d'affaires s'est beaucoup développé. Une industrie aux multiples acteurs s'est structurée autour de ces déplacements professionnels. Mais la conquête de nouveaux marchés de nos jours fait appel à bien d'autres services et prestations que le transport, qui nous vient naturellement à l'esprit lorsque nous parlons de voyages d'affaires.

L'achat de voyage par lui-même s'est complexifié de par la concurrence qui sévit dans ce domaine: dérégulation, compétition de nouveaux entrants (compagnies à bas coûts, train à grande vitesse,...). La chaîne des services qui constituent le déplacement s'est considérablement agrandie du fait des besoins technologiques, des risques sécuritaires et géopolitiques, des obligations sociales des entreprises vis à vis de leurs salariés, des processus multiples à respecter dans des entreprises aux formes et organisations de plus en plus complexes.

Ainsi, l'entreprise doit-elle intégrer dans ses achats nombre de prestations complémentaires et accessoires qui constituent un véritable investissement pour gagner cette bataille pour l'export.

Elle doit intégrer dans ce coût de mobilité, les taxis ou navettes, les choix et les achats de transports, les coûts d'hôtellerie mais aussi de restauration, les locations de salles de réunions, les locations de véhicules, la gestion des flottes automobiles, les assurances et sociétés de sécurité quand nécessaire, la géolocalisation de plus en plus utilisée, la création d'évènements (présentations de produits, réunions diverses, stimulation des réseaux de distribution,...), s'intéresser aux coût de télécommunications et de visio conférence.

Elle doit aussi gérer ces achats et décisions à l'interne, mettre en place de nouveaux processus et outils pour gérer et valider ces dépenses, préparer les déplacements, veiller au respect des procédures, aux déclarations diverses et variées (assurances, ...), gérer les notes de frais, consolider ces achats pour mieux les analyser et mieux les négocier.

De plus en plus d'entreprises ont compris que ces problématiques dépassaient le "simple" voyage d'affaires, mais relevaient d'un sujet plus vaste et plus sensible, sa mobilité. De nouveaux postes de "mobility management" sont créés depuis quelques années et ce, à juste titre.

L'entreprise doit s'organiser pour gérer cette nouvelle complexité et absolument tirer profit de cet investissement stratégique qu'elle représente dans son nouvel environnement économique. Acheteurs, ressources humaines, contrôle de gestion, direction financière, direction de la sécurité, direction générale, direction informatique, les intervenants dans ce cycle sont nombreux et leurs actions doivent être coordonnées à l'interne par des responsables "voyages", "travel managers", ou "mobility managers", responsabilités à temps plein ou partiel, suivant la taille et l'activité de l'entreprise.

Ces responsables, véritables chefs d'orchestre, se font accompagner de professionnels experts et compétents pour réussir et faire de ces achats multiples et coûteux de réels investissements. L'enjeu est la maîtrise des coûts et le retour sur ces investissements qui doit être mesurable et profitable à l'entreprise pour sa croissance et donc sa pérennité.

Les agences de voyages font partie de ces professionnels sur lesquels les entreprises s'appuient. Cette profession vit aussi de grandes mutations, économiques, technologiques et commerciales. Les agences doivent s'adapter, investir, innover, pour répondre aux attentes de leurs clients "corporate", survivre et trouver, elles aussi, une croissance profitable. Un défi commun agences-entreprises, que j'aurai plaisir á développer dans une prochaine chronique.

Regis Chambert
Rc2 Conseil

A propos de RC2 conseil

Créé en 2010 par [email protected] afin de partager 35 années d'expériences, RC2 Conseil accompagne les entreprises dans la conduite du changement, forme les cadres, les équipes de management et tous les acteurs du Voyage d'Affaires.

Au-delà RC2 assite les entreprises dans la gestion de la mobilité et l'optimisation des dépenses voyages. Le cabinet conseille les décideurs pour se prémunir du risque crédit par l'assurance crédit.

RC2 Conseil intervient dans le développement et le management de PME et grandes entreprises nationales et internationales.