Voyageurs d’affaires, faut-il céder aux réseaux sociaux d’entreprise ?

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Si les Facebook et Twitter connaissent un succès grand public, les Viadeo et Linkedin sont en train de devenir de véritables cartes de visite professionnelles qui peuvent déboucher sur des offres d'emploi ou des évolutions de carrière. Mais pour beaucoup d'entreprises, collecter le savoir de ses voyageurs est devenu un objectif... Non pas pour les tracer mais pour créer des bases de savoir professionnelles exploitables par tous les voyageurs.

La plupart des TM et acheteurs qui ont développé des réseaux sociaux internes le savent, les taux de fréquentation sont faibles et les échanges plus génériques que précis. Il y a quelques années, un cabinet d'étude, Barton et Partners avait analysé les réseaux sociaux d'entreprise, alors naissants, et s'interrogeait sur la faiblesse des échanges autour des voyages professionnels. Le résultat pourrait se résumer en une phrase : "Pour vivre heureux, vivons caché". Tous les psychologues d'entreprise savent que la jalousie est le mal qui frappe en premier dans les grandes sociétés. Alain Joyet, expliquait alors que "Voir dans l'assiette des autres ce qu'elle a de plus que la sienne est un besoin logique des salariés pour se positionner dans l'entreprise". Bref, ne rien dire serait devenu la règle de base de tous les voyageurs qui refusent que la qualité, on non, du voyage réalisé soit scruté et analysée dans les moindres détails.

Mais en deux ans, les choses évoluent. Parce que tout le monde a été logé à la même enseigne des restrictions ? Le groupe Walmart va lancer dans quelques semaines un réseau "voyageurs pros", anonyme, qui permettra l'échange de savoir sur le territoire américain. Bonnes adresses, conseils, astuces... Chaque salarié se connectera avec un code individuel. Libre à lui de le communiquer à ses contacts pour partager les datas publiées. L'intérêt de la formule est évidente : les informations sont collectées mais sans que chaque visiteur en connaisse l'origine. La boucle est bouclée. Il reste à expliquer à un Bostonien sous la neige que vous avez un bon plan en Floride à 26° sous le soleil. Autant restez anonyme.

Philippe Lantris