Voyageurs d’affaires, lancez-vous dans le « coucouting »!

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Ne me demandez pas d'où vient le nom, ni même qui est à l'origine de l'idée. Sans doute un européen du sud ou un Français pour qui le mot "coucou" a une signification ? Toujours est-il que l'idée fait son chemin, y compris aux Etats Unis. Ah oui, au fait, le coucouting : c'est l'art d'incruster dans la photo d'un touriste un signe distinctif local. Exemple pour les Français, un drapeau tricolore, un béret ou une baguette. Bref, une façon de signer notre spécificité nationale pour que les clichés "reflètent bien le pays visité".

Pas question d'envoyer nos voyageurs d'affaires traquer un couple de japonais en perdition à la tour Eiffel ou une bande d'anglaises "so chic" devant chez Vuitton sur les champs Élysées ? A priori, et vous avez raison, ne tombons pas dans cette vision stupide des modes "internet" qui a donné au Harlem Shake des lettres de noblesses qu'il ne méritait pas franchement. En fait, une autre version du coucouting se met en place au travers des voyageurs d'affaires. Ils deviennent des ambassadeurs de leur pays, que ce soit en terme de tourisme ou de savoir faire spécifique. Portent une référence à leur pays d'origine, d'une façon ou d'une autre. Aux États-Unis, en Géorgie, à Atlanta, la chambre de commerce distribue des pin's "visit Atlanta" aux voyageurs d'affaires qui se déplacent aux USA ou dans le monde. Une façon d'assurer la promotion de la ville via un résident permanent qui devient ainsi un "référent" pour son interlocuteur. La formule plait car Atlanta, via le voyageur d'affaires, se fait ainsi connaître et assure la notoriété et l'image de l'entreprise associée. La ville finance aussi des cartes de visite, avec le nom du voyageur d'affaires qui la remet. Elles permettent aux porteurs de bénéficier de réductions dans les hôtels ou sur certaines excursions locales. Les américains en raffolent.

Cette formule n'est pas éloignée de celle des "greaters", bénévoles francophones qui, dans le monde entier et en particulier ici aux États-Unis, deviennent les hôtes de visiteurs étrangers. Des guides qui se plient aux demandes des visiteurs pour faire découvrir la ville. Chicago avait initié le mouvement. Dans cette version moderne du "coucouting", c'est l'entreprise qui joue ce rôle tout en développant des relations commerciales avec son client. Une version évoluée du Made in France qui répond aux clichés établis que sont "la solidité allemande" ou le "flegme commercial des britanniques". En un mot comme en cent : "N'ayons pas peur de coucouter. Notre développement passe aussi par nos spécificités nationales". A étudier avec les équipes marketing !

A New York,
Philippe Lantris