Voyageurs d’affaires : le monde pour agence matrimoniale

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Il est une tradition très américaine qui conduit bon nombre d’étudiants et d’étudiantes à rencontrer leur épouse ou leur mari sur le campus de l’université où ils ont fait leurs études. La promiscuité des résidences universitaires explique sans doute ce relationnel fort et les liens qui se tissent pendant les quatre ou cinq années d’études. […]

Il est une tradition très américaine qui conduit bon nombre d'étudiants et d'étudiantes à rencontrer leur épouse ou leur mari sur le campus de l'université où ils ont fait leurs études. La promiscuité des résidences universitaires explique sans doute ce relationnel fort et les liens qui se tissent pendant les quatre ou cinq années d'études. Voilà qu'une nouvelle enquête, publiée par le cabinet IFP, démontre que désormais les voyages d'affaires deviennent également des agences matrimoniales qui cachent bien leur jeu.
En analysant le parcours de 400 étudiants formés à Standford et à l'UCLA, les responsables de l'étude ont pu constater que moins de 40 % d'entre eux s'étaient mariés dans le cadre de l'université. Un chiffre largement en dessous d'autres universités comme celles du Massachusetts (Boston, Cambridge...) ou de la Virginie. Et les autres ? Toujours selon le cabinet d'études, 30 % auraient rencontré leurs compagnes ou compagnons dans le cadre d'un déplacement professionnel. Quand on sait que ces universités sont plutôt orientées vers l'enseignement des nouvelles technologies, on peut se demander si l'attrait de la nouveauté n'a pas conduit ces futurs jeunes mariés à choisir d'autres voies de rencontre que celles naturellement toutes tracées par l'université. D'autant, comme l'explique l'un des deux auteurs de l'enquête, que "Ces rencontres ne se sont pas faites aussi facilement que dans le cadre universitaire". Peut-on tirer des conclusions de ce constat ? Il serait tentant de dire que les voyages, au-delà de la formation qu'ils apportent à la jeunesse, permettent d'élargir l'horizon quotidien et de découvrir que l'être cher n'est pas forcément toujours à côté de soi. Les plus optimistes se diront qu'une tête bien faite a toutes les chances de rencontrer son double quel que soit le lieu dans le monde. Enfin, les plus réalistes expliqueront qu'il est difficile de faire sa vie avec quelqu'un qui globalement fait le même métier que soi, a reçu la même formation que soi et utilise le même langage que soi. Manque de piment ? Que le voyage apporte l'originalité, personne n'en doute. Qu'il permette de créer des liens est assez évident. Y compris pour se marier ? Là, on est plus surpris.

Marc Dandreau