Voyageurs d’affaires : tous des obsédés sexuels !

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Il y a presque un an, en évoquant l'affaire DSK, nous nous étions fait bousculer par quelques féministes qui, parfois avec exagération, nous demandaient de respecter dans nos articles la place des femmes dans le monde du voyage d'affaires. Une vision un peu rapide pour des propos anodins qui, en aucun cas, ne mettaient en cause le respect que chacun doit aux femmes... Et aux êtres humains en général. Oui mais voilà, le politiquement correct vient encore de frapper, à tort et à travers !

Deux associations féministes américaines affirment que ce sont les voyageurs d'affaires qui entretiennent la prostitution et le vice dans les grandes villes des Etats Unis. Pour prouver leurs dires, elles ont mené pendant dix mois une série d'enquêtes auprès de jeunes prostitués, souvent sud américaines qui, pour évoquer leurs clients, parlent "d'hommes d'affaires". Voilà bien un raccourci surprenant pour ne pas dire audacieux. Mais nos détectives en herbe ne s'en tiennent pas là et précisent que "Les hommes, loin de chez eux, sans attache ni connaissance sur place, en profitent souvent pour se livrer à la débauche et au sexe". Bref, tous d'horribles vicieux pétris de pensées obscènes et prêts à tout pour une petite soirée qui ferait frémir Michel Drucker ou Mireille Dumas. Dans les années 50, le voyageur d'affaires, pour peu qu'il soit un peu âgé, était souvent accompagné d'une nièce qui faisait sourire en coin les hôteliers et les restaurateurs. Encore un mythe sans fondement ! Qu'importe la qualité de l'enquête ou la véracité des faits. Le problème n'est pas là mais dans l'image stéréotypée que véhicule, encore aujourd'hui, le voyage d'affaires. Le fait d'être un homme seul, un ou deux soirs, dans une ville que l'on ne connaît pas, transforme le plus aimable des individus en un horrible pervers pépère. Alors d'accord, je me laisse un peu aller à la colère et l'étonnement mais avouez que tout cela est ridicule. Heureusement, d'ailleurs, que tous ces loups garous en liberté calment les chevaux qu'ils ont sous les pieds. Sinon, vous imaginez les nuits de nos policiers ? Et les réactions, justifiées cette fois, des féministes "pures et dures" du monde entier ?

Philippe Lantris