Voyageurs d’affaires, vos cartes de visite ne sentent rien ? Dommage

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On sait le pouvoir des (bonnes) odeurs sur nos interlocuteurs. Que ce soit une femme, ou un homme, ce sentiment global qui entoure un parfum est souvent porteur d’empathie. À condition de ne pas trop en abuser. D’autant que demain, votre odeur vous suivra même après votre départ. Et longtemps après votre visite!

C’est à Axe, une entreprise spécialisée dans les produits d’hygiène (déodorant, parfum, après rasage…) que l’on doit les premières cartes de visite qui laissent un souvenir olfactif de votre passage. Mais attention, au-delà de l’odeur ce sont les phéromones utilisées qui sont les agents porteurs de cette opération « marketing ». Un premier pas vers l’association de l’odeur à un visage. Après le téléphone qui envoie des odeurs, voilà la carte qui vous rend efficace…. Commercialement parlant, il s’entend.

D’autant que, selon les spécialistes, l’odeur serait le meilleur vecteur du business. Plus fort que le look et la voix. Pour le concepteur de cette carte, la mémorisation d’un parfum est plus longue que toute autre forme de sensibilisation. En moyenne, on se rappelle deux ans après la bonne odeur d’un contact…A la seule condition que le parfum utilisé soit original et unique.

Développé avec une entreprise de Toronto spécialisée dans l’imprégnation du papier, le procédé reste encore balbutiant. D’autant que le créateur du produit, Sub Nijjar, reconnaît lui-même que l’on ne connaît pas le pouvoir réel des phéromones. Tout au plus on en mesure quelques vertus comme l’attirance ou la séduction. Mais au-delà, le procédé est précurseur dans les outils liés à l’odorat. C’est la première marche vers l’exploitation du nez dans les relations commerciales. Un industriel spécialisée dans les pizzas, un grossiste en fleurs et toute autre activité trouveront ainsi une continuité à leurs offres.

«Attention aux associations hâtives» souligne cependant Sub Nijjar, «L’odeur est une chose et les phéromones une autre. Les associer trop rapidement ne donnerait pas les résultats escomptés». Prochaine étape, faire en sorte que les deux «chimies» se marient pour le meilleur des affaires ! Et de reconnaitre: «On ne maîtrise pas encore les phénomènes de rejet qui peuvent être associés à ces techniques»!

En 1977, on avait déjà réussi la gestion fine des odeurs dans les centres commerciaux en séparant celles produites par du pain frais des fragrances iodées que l’on retrouvait au rayon poissonnerie. Les parkings et les gares, mais aussi les aéroports ou les avions se sont emparés du procédé aujourd’hui largement utilisé. On sait désormais que des odeurs bien gérées permettent une hausse de 5 à 8 % des ventes. Un résultat non négligeable. Demain, c’est certain, on pourra dire que l’on a quelqu’un dans le nez sans pour autant lui en vouloir.

A New York,
Philippe Lantris