Vueling prépare une nouvelle base à Orly

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L'exemple d'EsayJet pourrait -il influencer le développement de Vueling ? Après l'ouverture de sa base de Toulouse, sa première base à l'étranger, la compagnie aérienne espagnole prévoit l'ouverture d'une implantation à Orly même. Une dérogation au modèle low-cost, qui veut a priori un développement de point à point à partir de bases secondaires. Mais Vueling a de grandes ambitions, présentées hier par le Président de la compagnie à l'occasion d'une conférence de presse à l'Ambassade d'Espagne.

Après l’Espagne, la France est le marché le plus important pour la compagnie Vueling. La compagnie atteindra d’ailleurs en 2011 neuf millions de passagers transportés en France depuis sa création, avec une augmentation de 26% par rapport à 2010. La tendance ne devrait pas se démentir, vue l’attention particulière portée par ses dirigeants aux vols vers la France, et au sein même du territoire, à l’image de la liaison entre Toulouse et Nice. Si Vueling ne cherche pas à enlever son étiquette low-cost, elle souhaite bel et bien lui donner davantage de lustre que ses concurrentes. Et dans cette optique, les bonnes relations entretenues avec les autorités aéroportuaires semblent jouer un rôle clé, en se refusant aux «stratégies de menace et de chantage» adoptées par Ryanair, comme l’a rappelé mercredi le président de la compagnie Josep Piqué. En témoigne la présence du Pdg d’Aéroports de Paris à la conférence de presse organisée par Vueling. Pierre Graff a d’ailleurs tenu à souligner «les relations très respectueuses entretenues par Vueling avec ses passagers, comme avec ses partenaires institutionnels et commerciaux». Une stratégie qui s’inscrit peut-être dans le profil de low cost "nouvelle génération" mis en avant par la compagnie, et qui pourrait bien lui permettre de gagner du terrain, en particulier en France. Ainsi, Josep Piqué a officialisé sa volonté d’implanter une nouvelle base en France après celle de Toulouse inaugurée le 22 avril dernier. La plateforme d’Orly devrait donc voir Vueling prendre une nouvelle ampleur, mais des aéroports de province pourraient également, à terme, bénéficier de l’essor de la compagnie espagnole. La croissance de Vueling ne laisse d’ailleurs pas insensible Pierre Graff, qui note son «grand potentiel de croissance sur le marché français», et ajoute «Nous ferons le maximum pour vous aider, notamment en modernisant nos installations».

Concilier « low-cost » et voyage d’affaires

La fréquence des vols, les connections long-courriers avec les appareils de sa maison-mère Iberia, et les services à la carte développées par Vueling semblent bien s’attirer les faveurs des voyageurs d’affaires. Ainsi la clientèle professionnelle représente 50% de la clientèle Vueling. «Sur un vol Paris-Barcelone, vous observez autant de cravates que de T-shirts» résume d’ailleurs le Président de la compagnie. La clientèle affaires peut en effet profiter des nombreux «à côtés» proposés par Vueling, comme la neutralisation du siège du milieu, le choix des sièges en ligne, ou les billets flexibles jusqu’à une heure avant l’embarquement.
Outre le développement en France, et la valeur ajoutée proposée aux voyageurs d’affaires, les relations avec Iberia et plus généralement avec le groupe IAG - né de la fusion avec British Airways - pourraient donner une nouvelle dimension à la compagnie espagnole. Interrogé sur ses relations avec Iberia, qui détient près de 50% de Vueling, Josep Piqué s’est montré satisfait, et confiant pour l’avenir. Iberia profite en effet du service assuré par Vueling, qui «amène les voyageurs à Barcelone, et remplit les appareils long-courriers» d’Iberia. Une complémentarité qui pourrait encore évoluer, si Iberia venait à laisser encore davantage de marge à Vueling sur le marché court et moyen courriers.