WTM 2014: le loisir veut s’installer dans le business travel

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Le WTM qui se déroule actuellement à Londres n’aura jamais autant évoqué le business travel pour expliquer les évolutions du monde du loisir. Que ce soient les offices du tourisme, les groupes hôteliers, les guides spécialisés ou les structures d’animation, tous sont désormais persuadés que le voyageur d’affaires est aussi un touriste comme un autre.

Dans une remarquable conférence du World Travel Market destinée à présenter les grandes tendances de la mobilité et des réseaux mobiles, Lee McCabe, le patron de la division voyage de Facebook, a précisé que la généralisation du bluering était désormais une réalité économique : «Nous ne sommes plus dans de la tendance à long terme, mais dans le quotidien du voyageur. Le choix d’une activité de loisir est désormais parfaitement intégré dans le déplacement des voyageurs d’affaires qui auront utilisé les réseaux sociaux pour optimiser leur temps libre dans une ville qu’ils ne connaissent pas».

Au-delà, force est de constater que la plupart des offres formulées dans l’univers du loisir sont aujourd’hui applicables au monde du business Travel en s’adaptant aux contraintes horaires du voyageur. Et Lee McCabe de conclure, «Le voyage participatif via les réseaux sociaux s’enrichit aujourd’hui d’un savoir unique qui concerne tous les voyageurs, quel que soit le motif de leurs déplacements ». Une vision largement reprise par Joel Brandon-Bravo, le patron de TravelZoo en Grande Bretagne: «La nouvelle génération qui arrive aujourd’hui dans le monde du voyage n’a aucune frontière délimitée. Elle va se consacrer d’abord à sa mission si son voyage est professionnel mais une fois terminée, la génération Y reprend ses habits de touristes, curieux et participatifs».

Une situation qui globalement inquiète les entreprises britanniques. Si elles comprennent parfaitement la nouvelle approche de leurs jeunes voyageurs, il n’en demeure pas moins que ce mélange des genres n’est pas forcément conforme aujourd’hui avec des politique voyages serrées au strict minimum. «Il ne faut pas confondre temps libre et engagement financier personnel avec l’investissement que fera l’entreprise pour un déplacement professionnel», commente Joël Brandon Bravo. Mais pour beaucoup d’acheteurs, c’est sur la durée du voyage que la surveillance devra être accrue et non sur son contenu. Les entreprises restent persuadées que l’optimisation du déplacement professionnel passera par une durée raccourcie des déplacements et non plus par une diminution des composantes économiques du voyage. Impossible dans ces cas-là d’imaginer qu’il restera du temps pour les loisirs. Même si au WTM, tout le monde est persuadé que les deux univers vont se rapprocher de plus en plus fréquemment.