Joe Biden prête serment ce mercredi 20 janvier 2021. © AFP / ALEX WONG / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Chaque jeudi, nous revenons sur les événements internationaux qui ont retenu notre attention durant les sept derniers jours. Cette semaine : « Fin de partie pour Trump », « Galileo en force », « Ali Baba, le retour », « Le variant britannique se répand »…

Le « GPS européen » monte en puissance

Douze satellites Galileo supplémentaires pour confirmer sa montée en puissance.

Galileo, le système européen de géolocalisation par satellite, va encore monter en puissance avec une nouvelle génération de satellites. L’Union européenne vient de confier à ThalesAleniaSpace et Airbus la fabrication de 12 nouveaux satellites, en supplément des 26 déjà en fonction. Montant du contrat pour ces deux acteurs: 1,47 milliard d’euros. Ces satellites de seconde génération seront placés en orbite d’ici la fin de 2024. A la pointe de la technologie, ils ont pour objectif l’autonomie stratégique de l’Europe. Ils sontribueront en outre à conforter l’avance technologique sur le GPS américain. Quand celui-ci affiche une précision de 10 mètres, l’Européen fait dix fois mieux : 1 mètre. Pourtant, d’après la Commission européenne, « seulement » un milliard de terminaux utilisaient Galileo fin 2019, bien en-deçà de son concurrent américiain. Mais la dynamique est européenne : ce chiffre ne s’élevait qu’à 300 millions en juin 2018, soit un triplement en 18 mois. Ce sont les fabricants de terminaux qui choisissent quel système sera utilisé par défaut pour la géolocalisation et ils sont donc de plus en plus nombreux à opter pour le système européen, non seulement pour ses performances mais aussi parce que le GPS est sous le contrôle de l’armée américaine et, à ce titre, son signal peut être dégradé à tout moment si le gouvernement des États-Unis l’ordonne.

Trump, game over

Des rassemblements interdits pour cause, officiellement, de pandémie; une capitale barricadée et quadrillée par 25.000 militaires (davantage que ce que compte l’Afghanistan en « boys ») en réponse à l’invasion du Capitole par des partisans de Donald Trump il y a deux semaines; un président sortant qui se soustrait à la cérémonie; et même, de façon plus anecdotique, une Melania Trump qui refuse de faire visiter la Maison blanche à la future First Lady, comme le veut la tradition… La prestation de serment de Joe Biden, 46ème président américain, terme ultime de l’ère Trump, revêt les mêmes caractéristiques que l’ensemble du mandat du président républicain : inédite, tendue, clivante. Il n’empêche, la première démocratie du monde – tant sous l’angle historique que démographique, bien qu’ébranlée par quatre années chaotiques, a bel et bien traduit la volonté de la majorité de son peuple. Durant son discours d’investiture, le président Joe a exhorté les Américains à l’unité. Il débutera son mandat par une urgence et un symbole. L’urgence, c’est une batterie de mesures de lutte contre le Covid qui a causé plus de 400.000 décès aux Etats-Unis et le lancement d’un plan de soutien à l’économie américaine de 1.900 milliards de dollars. Le symbole, c’est le retour des Etats-Unis dans l’Accord de Paris sur le climat.

Le Brexit, opportunité d’une union des marchés de capitaux en Europe ?

L’UE va désormais devoir se passer des services financiers de la City.

« Malgré la pandémie, près de 2.500 emplois ont d’ores et déjà été transférés et une cinquantaine d’entités britanniques autorisées pour au moins 170 milliards d’euros d’actifs relocalisés en France à fin 2020« , a fait savoir, ce mardi 19 janvier, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. « D’autres relocalisations sont attendues et devraient s’accélérer dans le courant de cette année« , a-t-il ajouté, soulignant que « le Brexit imposait de développer notre autonomie financière européenne » et notamment dans le secteur crucial de la compensation financière. En effet, pour l’heure, l’Union européenne n’a pas les établissements nécessaires sur le continent pour se passer du Royaume-Uni. C’est pourquoi elle a autorisé les chambres de compensation londoniennes, qui assurent l’essentiel de la compensation en Europe sur certains produits financiers, à poursuivre leur activité pendant 18 mois. Passé ce délai, en revanche, les autorités européennes laissent entendre que la compensation des produits libellés en euros devra avoir lieu au sein de l’UE. « Une véritable Union de financement doit nous permettre de mieux mobiliser l’excédent d’épargne européenne, près de 220 milliards d’euros, au profit de l’investissement productif. C’est maintenant, ou sinon ce ne sera jamais, que nous devons saisir la double opportunité du Brexit et de la reconstruction pour faire l’Union des marchés de capitaux« , a conclu M. Villeroy de Galhau.

Le variant britannique présent dans 60 pays

Le variant britannique du Covid-19 continue de se répandre à travers le monde. Il était présent la semaine dernière dans 60 pays, notamment en Chine, soit 10 de plus qu’au 12 janvier, a rapporté l’Organisation mondiale de la santé (OMS), mercredi 20 janvier. Le variant sud-africain qui, comme le britannique, est beaucoup plus contagieux que ne l’était le virus SARS-CoV-2 originellement, se diffuse, lui, plus lentement et est présent dans 23 pays et territoires, soit trois fois de plus qu’au 12 janvier, toujours selon l’OMS. L’organisation internationale a aussi expliqué suivre la diffusion de deux autres variants apparus au Brésil : le P1, apparu dans l’Etat de l’Amazonas et détecté aussi au Japon sur 4 personnes venues du Brésil et un autre variant. « Il y a actuellement peu d’informations disponibles pour évaluer si la transmissibilité ou la sévérité sont modifiés par ces nouveaux variants », note l’agence onusienne, mais elle souligne que leurs caractéristiques génétiques similaires aux variants britannique et sud-africain rendent nécessaires des études plus poussées.

Le fondateur d’Alibaba réapparaît en public

Jack Ma, disparu… et réapparu.

Porté disparu depuis trois mois, Jack Ma, le fondateur du géant chinois du commerce en ligne Alibaba s’est entretenu, mercredi, avec une centaine d’enseignants en zones rurales chinoises, lors d’une visioconférence. Fin octobre, il avait critiqué les banques publiques du pays. Depuis, il n’avait plus donné signe de vie, laissant libre cours aux spéculations la responsabilité du régime de chinois dans cette étrange et soudaine disparition. Pourtant, la nature même de son retour public ne fera pas taire les sceptiques : dans son intervention, Jack Ma a en effet vanté avec insistance les efforts du régime communiste pour éradiquer la grande pauvreté. Il s’est dit « plus déterminé que jamais à aider l’éducation et le bien public« , selon des propos rapportés par le site d’information Tianmu News. Cette apparition a immédiatement rassuré la Bourse de Hong Kong, où le titre Alibaba a pris 8,52 % sur la séance, terminant à 265 dollars hongkongais.