Entre 60 et 70% de baisse de l’activité. À Seattle, première grande ville américaine touchée par le Covid-19, Uber tourne désormais au ralenti. Ce qui n’est pas surprenant alors que la plupart des gens restent chez eux. Un mois plus tard, ses actionnaires redoutent que cela ne s’étende à tout le pays. Mêmes craintes chez son principal concurrent, Lyft.
Les deux sociétés n’ont jamais été bénéficiaires jusqu’ici. Jeudi 16 avril, Uber a annoncé qu’elle ne pouvait effectuer de prévisions de revenus en raison de la pandémie. En février, l’entreprise avait projeté entre 15 et 16 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Lyft, de son côté, n’a pas fait de commentaires.
Des données récoltées par les analystes de Second Measure montrent un effondrement de l’activité d’Uber. En se basant sur les transactions effectuées par des millions d’Américains, l’entreprise a conclu à une baisse de 83%.
Pour le moment, les deux entreprises attendent que la crise passe, sans se presser. D’après les analystes financiers, elles devraient d’abord réduire leurs dépenses de publicités ainsi que les avantages offerts aux chauffeurs. Au deuxième trimestre 2020, le chiffre d’affaires d’Uber devrait reculer de 45% et celui de Lyft de 61%, selon JMP Securities.
Si le confinement se poursuit durant l’été, elles pourraient commencer à licencier une partie de leurs milliers d’employé·es de bureau. Comme leurs VTC ne sont pas salariés mais indépendants, les plateformes n’ont en revanche aucune indemnisation à leur verser dans ce contexte de baisse d’activité.
Selon Gridwise, les revenus horaires moyens des chauffeur·es ont baissé de 36% début mars. À la fin du mois, la situation s’était légèrement améliorée mais l’on constatait toujours une diminution de 24%.
Certain·es ont choisi d’arrêter de travailler pour se mettre à l’abri. D’autres se sont mis à la livraison de nourriture. D’autres encore continuent leur activité en instaurant des règles de sécurité, comme le port du masque pour les passagers, qui est par ailleurs recommandé par Uber.
D’autres chauffeur·es vont tenter de faire requalifier leur statut d’indépendant en contrat de travail devant les tribunaux. Enfin, certain·es essaient d’obtenir des indemnités de chômage prévues dans le plan de relance de Donald Trump.