La dernière édition de l’étude annuelle Interface MICE sur le marché français du tourisme d’affaires vient d’être publiée. «Nous avons lancé cette étude en 2020. Nous avions alors constaté qu’il y avait un réel manque de données sur ce secteur, qui pourtant méritait qu’on vante ses mérites auprès de nos prospects», rappelle Tahina Randriamandranto, directeur du département MICE d’Hopscotch Tourism (ex Interface Tourism).
Ce département créé en 2012 est spécialisé dans la promotion d’acteurs touristiques sur le segment du tourisme d’affaires, surtout des institutionnels (aujourd’hui de manière récurrente Abu Dhabi, l’Ecosse, l’Ile Maurice et Dubaï, ponctuellement d’autres tels le CRT Occitanie, le Lisboa Convention Bureau, le Toulouse Convention Bureau…).

Pour cette étude réalisée en janvier dernier avec l’aide de l’association LEVENEMENT, Interface MICE a interrogé une centaine d’organisateurs d’événements français, soit un panel de 57% d’agences MICE, 28% d’agences de voyages ayant une activité MICE, 18% de corporate meeting planners, 15% d’agences de communication réalisant une activité MICE…
Le profil des répondants : 46,7% de CEO, 20% de Senior Project Managers, 13,3% d’Event Managers, 8,4% de Junior Project Managers… Ceux-ci ont partagé leur expertise pour aider à dresser un tableau du marché, les tendances clés, les évolutions et perspectives, une étude complète que l’on peut recevoir gratuitement en cliquant ici.
Les réponses des participants à l’étude permet d’en savoir davantage sur la nature des événements, leur taille, leur durée, le budget moyen, la motivation…
. Quid du type d’événements organisés par ce panel d’une centaine d’agences ?
Les séminaires arrivent en tête (85%) devant les voyages incentives (80%), les soirées professionnelles (65%), les conventions (48%), les « learning expéditions » (23%) et les congrès (8%) ; 25% ont également évoqué d’autres types d’événements (photoshooting, voyages VIP, stands sur des salons professionnels…).
. Côté destinations, 30% des répondants ont effectué la plupart (70 à 100%) de leurs événements hors de France l’an dernier, 25% un grand nombre (50 à 70%), 28% un certain nombre (30 à 50%), 20% quelques-uns (10 à 30%)… 92% d’entre eux envisagent d’organiser au moins un événement à l’étranger cette année.
. Combien de personnes en moyenne ont rassemblé les événements MICE l’an dernier ? 42% des professionnels interrogés ont mentionné la fourchette de 70 à 99 pax, 32% de 30 à 49 pax, 25% de 50 à 69 pax, 23% de 150 à 199 pax, 22% de 100 à 149 pax, 15% de 200 à 299 pax, 12% de moins de 30 pax, 5% de 300 à 400 pax, 7% de plus de 400 pax.
. Quelle aura été la durée moyenne des événements en 2024 ? 60% des répondants privilégient le format 3 jours/2 nuits, 47% 4 jours/3 nuits, 25% 2 jours/1 nuits et 5 jours-4 nuits, 22% une journée, 20% 6 jours et plus, 7% une demi-journée.
. Qu’en est-il du panier moyen par participant, pour un événement résidentiel (au moins 2 jours-1 nuit, non compris le transport air/fer) ? 24% des répondants le fixe entre 1 500 et 1 999 euros, 23% entre 1 000 et 1 499 euros, 19% entre 700 et 999 euros, 19% également entre 300 et 499 euros, 18% entre 100 et 299 euros, 16% entre 2 000 et 2 499 euros, 14% au-delà de 2 500 euros…
. Combien de destinations sont proposées au client final dans le cadre d’un projet MICE ? 59,7% des répondants ont mentionné deux destinations, 41,9% trois destinations, 9,7% une seule destination et 3,2% quatre destinations et plus.
Les autres enseignements de l’étude 2025, selon Interface MICE
Des événements toujours essentiels et en plein essor
Malgré un contexte dominé par les Jeux Olympiques de Paris 2024, le secteur MICE affiche une forte résilience. Pas moins de 96,7 % des professionnels interrogés soulignent l’importance des événements en présentiel pour renforcer la cohésion d’équipe et favoriser des échanges authentiques. En 2025, le marché devrait connaître une croissance modérée, avec un intérêt accru pour les formats étendus (3 à 4 jours) et les destinations internationales.
Europe et courts-courriers en tête, mais les longs-courriers séduisent
L’Europe demeure la destination MICE privilégiée pour les acheteurs français (96,7 % d’entre eux y ayant organisé un événement en 2024), avec une préférence marquée pour l’Espagne, l’Italie et le Maroc. Toutefois, 2025 voit un regain d’intérêt pour les destinations long-courriers, en particulier en Asie-Pacifique, en Amérique du Nord et en Amérique du Sud.
La RSE devient une norme incontournable
L’intégration des critères de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) dans l’organisation des événements est désormais une priorité. Pour 97,4 % des acteurs du marché, la RSE n’est plus une option mais une nécessité, influençant le choix des destinations, des hébergements et des modes de transport. Cette prise de conscience se traduit par des actions concrètes : 48 % des organisateurs privilégient le train à l’avion, et 67 % intègrent une activité RSE dans leurs événements.
Le rôle stratégique des DMO et des DMC
Les Destination Management Organizations (DMO) confirment leur position clé, avec 80 % des acheteurs MICE prévoyant de faire appel à leurs services en 2025. Cependant, une amélioration de la pertinence des informations fournies est attendue. Par ailleurs, les Destination Management Companies (DMC) s’imposent comme des partenaires incontournables, 56,8 % des professionnels collaborant systématiquement avec un réceptif local pour optimiser l’organisation de leurs événements.
Perspectives 2025 : vers plus d’innovation et d’expériences immersives
En 2025, le marché du MICE devrait légèrement progresser en France par rapport à 2024. Cette prévision est partagée par 33,9 % des répondants. L’étude met en lumière une attente forte des acheteurs MICE pour des événements toujours plus expérientiels et immersifs. Les destinations devront ainsi miser sur des concepts innovants et une personnalisation accrue.