Le secteur du tourisme d’affaires ne cesse de s’adapter à la demande, de répondre aux évolutions du monde qui l’entoure. La crise est passée par là, les budgets ont été rabotés. Exit le bling-bling, les formats longs, le farniente ! Place aux destinations moins lointaines, plus authentiques, plus vertes…
Dans le voyage incentive, la demande a changé ces dernières années. Il est aujourd’hui question de vivre une expérience, d’être actif et acteur, de répondre à une quête de sens… Avec dans le même temps la nécessité de proposer des destinations nouvelles. Pas toujours facile cependant d’innover en la matière. «Le succès sans cesse renouvelé de certaines destinations européennes ne doit rien au hasard. Il s’explique par leurs bonnes accessibilités, par la possibilité de les proposer dans le cadre de voyages de courte durée, par l’excellence de leur hôtellerie, par le fait qu’elles sont sûres…», note Cécile Auvernet, Responsable Marketing et Communication chez Carré Destinations, bureau de représentation de 18 réceptifs Mice dans le monde entier (32 destinations). «Chez nous par exemple, l’Espagne, le Portugal et la Grèce marchent toujours très bien. Mais on peut répondre au souci de nouveauté à l’intérieur même d’un pays, en mettant l’accent sur certaines destinations moins proposées telle Valence, une ville très attractive et moins chère que Barcelone, Séville ou Madrid». D’autres destinations hors Europe n’ont jamais cessé de tenir le haut du pavé, dont l’île Maurice, la République dominicaine, le Brésil, l’Afrique du Sud… Certaines retrouvent le sourire après des moments difficiles tels la Turquie et les pays du Maghreb. Et d’autres enfin soulignent l’importance des effets de cycles dans le Mice, de l’engouement soudain pour telle ou telle destination, avant qu’elles ne passent de mode. On pourrait ainsi citer l’Ouzbékistan, le Japon, le Sénégal…
La précédente décennie a aussi vu s’imposer de nouveaux pays sur le marché, dont la Slovénie, le Monténégro, Oman, Abu Dhabi et Dubaï, la Corée du Sud… Certains ont émergé plus récemment encore, tels la Colombie, le Panama, la Géorgie… L’importance croissante de telle ou telle destination est le plus souvent lié à son accessibilité, à l’ouverture de nouvelles dessertes aériennes directes. Et en termes de destinations, l’avenir peut réserver des surprises. L’Arabie Saoudite pourrait ainsi percer, avec ses gros moyens et le potentiel du site d’Al Ula, malgré des contextes géopolitique et culturel a priori défavorables.
Aujourd’hui, durabilité oblige, les pays qui marquent des points sont aussi ceux qui jouent avec succès la carte de l’écotourisme, tels le Costa Rica et la Norvège… même si l’accès en avion n’améliore pas le bilan carbone. Là aussi, des destinations inattendues peuvent émerger. Cécile Aucoin, fondatrice-directrice associée de Safran RP, bureau de représentation de DMC Mice, se félicite ainsi de l’envoi de groupes en Guyane, en partenariat avec le réceptif ADN Amazonia. «C’est une nouvelle destination pour nous. Et elle démarre très bien, constate-t-elle. Sa diversité est un atout, entre sa dimension éco-touristique avec l’Amazonie, le modernité avec le centre spatial de Kourou ou encore l’histoire avec le bagne de Cayenne. Nous la proposons aussi en combiné avec Fortaleza et le Nordeste brésilien».
L’accès en train s’avère être clairement un atout dans le choix d’une destination éco-compatible. Le recours aux TGV transfrontaliers offrent des perspectives supplémentaires à des villes comme Londres et Bruxelles, à des pays comme l’Allemagne, la Suisse ou le Luxembourg…
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