Depuis des années on nous promet du neuf et une révolution digitale, mais la frustration est de mise, car, pour finir, ce qui devait sortir est resté dans les cartons et ce qui est sorti n’a pas franchement révolutionné le marché des déplacements professionnels. Et si les hackathons étaient un moyen de tenir ces belles promesses ?
Beaucoup d’acteurs, toutes catégories confondues, nous ont promis monts et merveilles. À les croire, nous allions avoir accès à des offres imbattables, des outils permettant de maximiser les taux d’adoption et donc avoir la capacité de piloter notre marché comme jamais. Malheureusement, derrière les effets d’annonce, peu de choses ont réellement évolué par rapport à ce que l’on faisait il y a une décennie. Certes, de nouveaux acteurs se sont illustrés en tentant de casser les codes, mais ils font face à la résistance des acteurs historiques ou aux organisations opérationnelles qui traitent les déplacements d’affaires des entreprises.
À qui la faute ?
En France, nous aimons donner la chance aux jeunes pousses pour qu’elles créent des applications. Malheureusement, pour transformer l’essai, le parcours est beaucoup plus complexe et c’est bien dommage.
Inventer c’est créer un nouveau dispositif ou d’un nouveau procédé technique. Inventer est complexe, car cela implique de mettre au point quelque chose qui n’existait pas (un objet, un service). Innover, c’est chercher à améliorer constamment l’existant en utilisant des inventions pas forcément nouvelles, mais qui, considérées comme des modules liés par des interfaces, vont permettre de proposer un produit ou un service qui va réellement permettre de changer la façon de servir le client et de faire des affaires.
Le marathon de programmation comme solution ?
Les forums clients ou les journées fournisseurs sont rares de nos jours et c’est regrettable, car elles poussent à la créativité et à l’innovation pour générer le leadership nécessaire à la performance économique. Des acteurs donnent tout ce qu’ils ont à leur disposition à des développeurs et leur demandent d’innover. Ce sont les fameux marathons de programmation connus sous le nom de hackathons qui permettent de donner naissance à de véritables innovations dont certaines sont essentielles pour les déplacements du futur et d’autres, de doux rêves. Mais la chose est là : ça innove et pas qu’un peu quitte à remettre en cause nos habitudes de consommation !
C’est là que les acteurs économiques doivent œuvrer. Transformer le métal de l’innovation en or commercial, ‘est le but. Celui qui réussit cette alchimie protège son panel client et développe son marché. Il accroît ses marges ce qui lui permet d’investir et de s’inscrire dans le cercle profitable de l’innovation. Dans ce mode de fonctionnement, cet acteur au leadership prouvé est rarement attaqué et défié par des tiers.
En France, on a des idées…
Nous Français, sommes capables de créer et de pousser à l’innovation, mais cette dernière ne vaut que si elle est implémentée dans des solutions industrielles. Pour ce faire, il faut un fournisseur et un acheteur. Nous sommes très forts pour créer des incubateurs de jeunes pousses, mais nous peinons à leur ouvrir les portes du marché. Cela n’est pas une attitude 100 % française, mais plutôt un comportement latin. De fait, notre pays a souvent été précurseur en proposant de vraies ruptures technologiques.
IFTM arrive à grands pas et sera une nouvelle fois un bon indicateur de ce qui pourra se faire à court et moyen terme dans le marché de la mobilité. Mais il faut souhaiter que ce salon pro tourisme arrive à attirer l’attention des décideurs du business travel et surtout à booster l’innovation au travers d’échanges, d’espoirs, de constats et de hackathons.