Le GIE Manor a annoncé son rapprochement avec Papmut, la centrale d’achats du réseau loisir Prêt à Partir, qui devient Manor GIE Loisirs. Grégory Mavoian, président de Manor, nous en parle…
Avec son rapprochement avec Papmut, le réseau Manor met un pied dans le loisir…
Grégory Mavoian : Chez Manor, 95% des agences font aussi du loisir. A ce titre, Globeo (dont Grégory Mavoian est le CEO, ndr) fait figure d’exception. Donc finalement le réseau a toujours fait du loisir, même si, bien sûr, notre expertise et notre reconnaissance sont sur le corpo, qui représente d’ailleurs une part prédominante dans notre volume global. L’agence Prêt-à-Partir est membre de Manor depuis une vingtaine d’années et son président, François Piot, a fondé le réseau Papmut en 2012, sur le modèle des statuts de Manor. On se connaît très bien, on s'apprécie, on a une vision concordante du marché.
On imagine que cette proximité ne justifie pas à elle seule ce choix. Quelle stratégie recouvre-t-il ?
Parmi tous les sujets que j’ai pu présenter au Conseil d’administration de Manor, je pense c’est le seul sur lequel j’ai obtenu une unanimité immédiate. Et c’est logique : notre réseau doit marcher sur ses deux jambes. Et on est un métier de volume : l’idée est de négocier de bons accords qui vont attirer de nouveaux adhérents, c’est ce cercle vertueux qu’on veut enclencher (le nouveau GIE totalise 350 agences adhérentes, ndr).
Est-ce à dire que les accords de Manor n’étaient pas assez bons ?
Je ne dirais pas ça mais je ne dirais pas qu’ils étaient excellents non plus. Grâce à Papmut, on est en position d’être complet, avec un modèle économique unique, sans équivalent ni en France ni à l’étranger, de ce que j’ai pu observer : notre réseau n’est pas financé par les incentives des partenaires : nous les reversons intégralement à nos adhérents, c’est totalement transparent. On vit de deux événements principaux : le MTP (Manor Travel Partners) et le Congrès Manor qui paye le fonctionnement, les personnels du réseau. C’est de ça dont je parlais, à propos de notre proximité : ce sont des valeurs communes.
Les problématiques du loisir et du voyage d’affaires sont différentes. La prise en compte de ces dernières ne risque-t-elle pas d’être diluée ?
Les problématiques sont effectivement totalement différentes : sur le corpo, c’est une problématique de business model; dans le loisir, c’est une problématique de fidélisation et de coût d’acquisition. Votre question est légitime mais elle ne fait pas débat chez nous. Encore une fois, avec François, on se connaît très bien, les sujets de Papmut et de Manor sont en partie différents mais ils ne se cannibaliseront pas. Au contraire : les uns pourront apporter aux autres.