Surtaxe séjour en île-de-France : les hôtels seront les « champions d’Europe des prélèvements obligatoires »

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La surtaxe de séjour en Île-de-France est très décriée par les professionnels. Le groupement Alliance 46.2 a mesuré l’impact de cette nouvelle charge. Si elle est appliquée, les hébergeurs français deviendraient les "champions d’Europe des prélèvements obligatoires".

Le travail de lobbying continue sur cette taxe de séjour. La commission des Finances de l'Assemblée a voté jeudi une hausse moindre sur les 3 et 4 étoiles mais une hausse pour les 5 étoiles et les palaces. Rien n'est encore joué pour l'heure.
Selon l'étude réalisée par Alliance 46.2, qui regroupe 19 leaders du tourisme, si les projets initiaux étaient maintenus, les prélèvements obligatoires pour les hébergeurs d’Île-de-France seraient de 28,3 € pour un chiffre d’affaires de 100 €, «Ils deviendront de fait les champions d’Europe des prélèvements obligatoires dans leur secteur», précise l'organisme. Le résultat net moyen serait trois fois inférieur à celui des hôteliers allemands, près de trois fois inférieur aux Italiens, aux Britanniques et inférieur de 70,6% à celui des Espagnols. Alliance 46.2 estime que «Leur capacité à investir sera directement affectée».
Si les professionnels répercutent la surtaxe sur leurs clients, 1,1 million de nuitées ne seront pas vendues, ce qui représente une perte de 83M€ pour l’ensemble de la chaîne de valeur du tourisme (hors sous-traitance). En outre, 1300 emplois seront détruits ou non créés en Île-de-France. «Les répercussions de ces pertes sur les autres produits fiscaux feront que, pour un produit attendu de 140M€, ce sont à peine 110M€ de recettes fiscales supplémentaires qui seront générées», ajoute le communiqué.
Alliance 46.2 conclut «Dans aucun autre pays au monde, le financement des transports n’est aussi brutalement transféré vers les entreprises du tourisme. Dans aucun autre pays au monde, le montant d’une taxe n’est quintuplé sans aucune concertation et sans aucune étude d’impact. Dans aucun autre pays au monde, un secteur confronté à une compétition acharnée et qui perd chaque année des parts de marché n’est accablé par des taxes nouvelles».