En ce deuxième jour du Congrès Manor, le sujet de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) s’est invité dans les échanges en plénière. Air France s’est justifié de l’anticipation de son augmentation au nom de sa sécurité financière.
Toute en regrettant la perspective de son augmentation, tout en précisant que ce ne serait pas les agences qui la payeraient le cas échéant, la présidente des Entreprises du Voyage, Valérie Boned, faisait remarquer que l’augmentation de la TSAB ne représentait pas grand chose pour les quelques TMC avec qui elle en avait parlé.
Rappelons que, alors que la TSAB coûte aujourd’hui de 2,63€ à 63,60€, elle répondrait, en vertu de l’amendement en discussion, au barème suivant :
Classe éco
Europe et ultramarins : 9,50€
Desti. intermédiaire : 15€
Desti. lointaine : 40€
Classe Affaires
Europe et ultramarins : 30€
Desti. intermédiaire : 80€
Desti. lointaine : 120€
De fait, c’est moins le coût supplémentaire de cette mesure, que la décision prise par Air France-KLM d’en répercuter le montant sur ses billets 2025, avant même son adoption qui a fait débat. Certains distributeurs présents dans la salle s’interrogeaient en effet sur la légalité de la collecte d’une taxe aujourd’hui encore virtuelle…
Risque financier
Hervé Kozar, VP Trade sales chez Air France, a tenu à préciser qu’en cas de non adoption de l’augmentation de la taxe dite “Chirac”, que les montants perçus à ce titre, dûment identifiés à l’achat du billet, seraient remboursés.
Quant à la justification d’une telle anticipation, Hervé Kozar l’a justifiée par le risque financier, "de quelques dizaines de millions d'euros" que ferait courir l’application de l’augmentation au 1er janvier 2025 sans que la compagnie ne l’ai collectée pour les billets 2025 réservés entre début novembre et fin décembre 2024.
Mais ce n'est pas tout. La compagnie estime en outre que si elle advenait, l'impact de cette augmentation sur ses ventes pourraient grever leur compte de résultat 2025 d'un montant oscillant entre 90 et 170 millions d'euros.
Notons que la TSAB a été adoptée par la France (et quatre autres pays : Royaume-Uni, Norvège, Brésil, Chili) en septembre 2005, mais mise en application que quatre mois plus tard, en 2006, pour permettre aux compagnies d’adapter leurs prix. La difficulté tient, dans le contexte actuel, à l'absence de délai assez long entre l’éventuelle adoption de cette augmentation et l’application qui en découlerait.