EUROCONTROL Aviation Long Term Outlook prévoit que l'aviation atteindra 15,4 millions de vols en 2050, soit +39% par rapport aux niveaux de 2019, et montre que le chemin vers l'absence nette d'émissions de CO2 d'ici 2050 restera difficile.
Le nombre de vols en Europe devrait augmenter au cours des 25 prochaines années, pour atteindre 15,4 millions de vols en 2050, soit une augmentation de 52% par rapport au niveau de 2023 (39 % de plus qu'en 2019), ce qui équivaut à une croissance annuelle moyenne de 1,6 % sur la période 2023-2050 (1,1 % sur la période 2019-2050).
Parallèlement, conformément aux objectifs de l'UE et de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), le secteur de l'aviation s'est engagé à réduire à zéro ses émissions de carbone d'ici à 2050.
"Bonne nouvelle"
“La bonne nouvelle, estime Raúl Medina, directeur général d'EUROCONTROL, c'est que lorsqu'il y a une volonté, il y a un moyen”. Pour le même, trois axes principaux contribueront à la réalisation de cet objectif ambitieux, et un quatrième, hors secteur aérien…
1 - Le développement de carburants aéronautiques durables (SAF)
Les carburants aéronautiques durables (SAF) constituent une autre solution prometteuse ; à cet égard, l'augmentation de la production pour répondre à la demande et l'évolution du prix des SAF seront essentielles, car leur disponibilité est actuellement limitée et coûteuse.
2 - L'amélioration de la flotte et de la technologie
Les améliorations de la flotte et de la technologie, le rythme de renouvellement de la flotte avec des avions plus économes en carburant sera essentiel, de même que le développement et l'utilisation efficace d'avions électriques et à hydrogène.
3 - La modernisation des aéroports, des opérations de gestion du trafic aérien et des infrastructures
Dans le scénario le plus probable de 15,4 millions de vols dans la zone de la Conférence européenne de l'aviation civile (CEAC) d'ici à 2050, les contraintes qui pèsent sur certains grands aéroports, qui fonctionneront à leur capacité maximale ou presque d'ici 2050, continueront d'exercer une pression croissante sur l'ensemble du réseau. Cela dit, les opérations et les infrastructures ont un rôle à jouer, notamment l'innovation dans les aéroports et les infrastructures de gestion du trafic aérien grâce aux solutions SESAR, ainsi que l'amélioration de l'efficacité de la coordination entre toutes les parties prenantes.
4 - Les mesures “hors secteur”
Ce qui ne peut être pris en charge par ces mesures pour atteindre le niveau zéro net devra être couvert par des mesures hors secteur telles que des mesures fondées sur le marché, la compensation et la capture du carbone, dont l'intégrité et l'efficacité seront essentielles pour garantir qu'elles réduisent réellement les émissions.
En chiffres
En l'absence de mesures significatives, EUROCONTROL prévoit que les vols de la CEAC émettront 271 Mt de CO2 d'ici 2050 (si la flotte n'est pas renouvelée, la prévision est de 294 Mt de CO2). Pour atteindre l'objectif de zéro net, les principaux facteurs de durabilité identifiés nécessiteraient des économies :
- 53 Mt (20 % des émissions totales de carbone en 2050) pour la flotte et la technologie,
- 27 Mt (10 %) pour les opérations et les infrastructures (y compris l'innovation en matière de gestion du trafic aérien),
- 90 Mt (33 %) pour les carburants aéronautiques durables (SAF).
Le reste de l'écart par rapport au niveau zéro (101 Mt ou 37 %) devrait être couvert par des mesures hors secteur (telles que des mesures fondées sur le marché, la compensation et le piégeage du carbone).