Aérien : 2016 marquera une nouvelle guerre du ciel en France

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Impitoyable, voilà comment s’annonce l’année 2016 dans le transport aérien. Réorganisations internes, lutte sur les escales, marquage de territoire, entre les compagnies traditionnelles et les low costs mais aussi entre les « grandes » compagnies, les champs de bataille sont plus nombreux que jamais. La lutte pour conquérir les clients va-t-elle profiter aux voyageurs d’affaires ?

L’Europe est un terrain de jeu de l’aérien sur lequel tous les coups sont permis et 2016 ne devrait pas manquer de l’illustrer. Après le rachat d’Aer Lingus par IAG en 2015, la réorganisation du point à point de Lufthansa autour d’Eurowings, les ajustements sans fin de Perform pour Air France, l’annonce des programmes de vols pour le printemps et l’été 2016 augurent de sacrés matchs, en particulier en France.
 
Il y a, pour commencer, la bataille des low costs entre elles : Transavia, survitaminée par l’apport des 5 nouveaux avions d’Air France, va ouvrir 10 nouvelles lignes. Six au départ d’Orly dont 3 sont déjà assurées par EsasyJet : Londres-Lutton, Dubrovnik et Split. Mais aussi Véronne, qu’opère Vueling. Et la guerre est tout aussi vive au départ de Lyon où Transavia vise Faro et Lisbonne, tout comme EasyJet. Et pour les prix, les armes sont égales : la filiale d’Air France ouvre au prix d’appel de 38€. De quoi doper les ventes. Pour peu que Ryanair se mêle d’atterrir à Roissy, y aura t-il des clients pour tout le monde ?
 
La guerre est tout aussi vive sur les transatlantiques, cette fois entre les traditionnelles Air France et British, via sa filiale OpenSkies qui n’est plus low cost depuis longtemps. Lassée de voir la clientèle affaires grimper dans les 3 vols quotidiens britanniques, Air France va ouvrir à Orly une ligne vers JFK. Espérant capter ainsi toute la clientèle de province qui n’en plus de transiter vers Roissy pour redécoller. Mais il y a là aussi La Compagnie, qui ne va pas lâcher le morceau si facilement et mord les mollets avec un rapport qualité/prix imbattable. Le marché sera-t-il suffisant pour 5 vols à (presque) bas prix, 5 quotidiens au total ? La guerre des prix pourrait profiter au confort des voyageurs d’affaires, qui auront en tous cas plus de choix.
 
Pendant ce temps, Lufthansa poursuit le développement d’Eurowings. Avec des vols low cost long-courrier au départ de Cologne ou des vols européens sur sa base de Vienne, le groupe allemand ne vise pas directement les voyageurs d’affaires français. Pour l’instant. Mais on peut parier qu’elle va rapidement jouer la guerre des prix pour drainer des clients de province vers ses lignes en Allemagne. De nouvelles options pour les déplacements professionnels…

Annie Fave