Prévisions reprise aérien : record d’optimisme battu !

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Une étude, due à la Chaire Pégase de Montpellier Business School, prévoit un retour à la normale du trafic aérien en France pour… 2021 ! Qui dit mieux ?

Mais qu’ont-ils donc tous à se morfondre, les IATA, ADP et autres Xavier Tytelman ? L’Association internationale du Transport aérien table sur 2024; Augustin de Romanet, PDG d’ADP, évoque, dans le pire des scénarios, 2027; quant au fameux consultant aéronautique, il craint qu’on ne doive attendre 2029 pour que l’aérien revienne à ses niveaux ante-Covid.

Tristes sires que ces prévisionnistes défaitistes ! Pour l’aérien, le retour à la situation de 2019 aura lieu… en 2021 ! Où ? En Chine, en Corée, où le trafic est remonté en flèche depuis le printemps ? Non ! En France, autrement dit : dans un des pays les plus touchés d’un des continents les plus impactés du monde par la pandémie !

D’où parle cet enthousiasmant augure ? De la Chaire Pégase de Montpellier Business School qui vient de publier son nouveau rapport : « Transport aérien : l’impact du COVID-19 sur le comportement des Français ». Or, « à partir de l’analyse des réponses d’un échantillon national de 1010 répondants », il en ressort que « 61% des Français comptent prendre l’avion au moins une fois dans les 12 prochains mois, ce qui est quasi-équivalent à la part (63%) de 2019″.

Oui, effectivement, du coup, on est presque à la normale. D’ailleurs, l’étude le résume ainsi : « les Français ont toujours autant envie de prendre l’avion ». Bon ben si c’est une question d’envie, ça va. En réalité, la soixantaine de pages de l’étude est plus mesurée (et contient d’ailleurs des passages pas inintéressants) mais pas assez pour que la communication accompagnant sa publication n’assène haut et fort cette bonne nouvelle (Jouez hauts-bois, résonnez musettes !) : « Transport aérien : retour à la normale en 2021 d’après les chercheurs de Montpellier Business School »

L’autre bonne nouvelle, c’est que je viens de faire une enquête sur moi-même auprès d’un échantillon représentatif de moi-même. Eh bien, il se trouve qu’après analyse (et j’ai checké et contre-checké tant le résultat me semblait fou) : j’ai 100 % envie de gagner au Loto. Pas en 2024, ni en 2027 et encore moins en 2029, non : en 2021. 2022, à la rigueur, mais pas plus. Du coup, je me suis acheté une chemise hawaïenne et des tongs et j’ai d’ores et déjà prévenu mon employeur que je me lèverai moins tôt, l’année prochaine, pour écrire mes articles.

Soyons honnêtes, l’étude de la Business School de Montpellier relève quelques réserves de la part des voyageurs. De même, mon étude aussi a tenu compte de données incidentes (1 chance de victoire sur 14 millions + je ne joue pas au Loto), à même de contrarier mon projet d’une vie indolente, contemplative et ensoleillée – où luxure, coquillettes à la truffe et au homard, véhicules invraisemblables (et tongs, donc) auraient toute leur place – mais malgré ça, mon envie de gagner le gros lot reste bel et bien intacte.

Alors, promis, à peine encaissé le chèque de la Française des Jeux, j’achète une Ferrari et une semaine à l’Ibis de Montpellier à MM. Alexandre « 2024 » de Juniac, Augustin « 2027 » de Romanet et Xavier « 2029 » Tytelman, histoire de leur remonter le moral car franchement je les sens un peu down, en ce moment…