Le Groupe ADP de nouveau premier gestionnaire mondial d’aéroports

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Le groupe français vient de signer un accord pour racheter 49% du capital du groupe indien GMR Airports, gestionnaire de sept aéroports totalisant 124 millions de passagers par an.

ADP met 1,3 milliard d’euros sur la table pour acquérir 49% du capital de GMR Airports, avec des «droits de gouvernance très étendus». GMR Airports est gestionnaire de sept aéroports, en Inde (Delhi, Hyderabad, Goa, Nagpur et Boghapuram), aux Philippines (Mactan Cebu) et en Grèce (Heralklion). GMR Infrastructure Limited (« GIL »), entité cotée du groupe GMR, conservera le contrôle du groupe indien, avec les 51% restants. Sur ces sept aéroports, trois seront exploités par ADP, ceux de Delhi, Hyderabad et Cebu, totalisant 102 millions de passagers.

Avec cette acquisition, le groupe ADP peut de nouveau revendiquer la place de première plateforme aéroportuaire mondiale, devant l’espagnol AENA et le français Vinci. Outre les aéroports parisiens, il en gère de nombreux autres via deux filiales. D’abord TAV Airport, le gestionnaire d’aéroports turc dont il détient 46%, qui vient de récupérer 389M€ après la fermeture anticipée de l’aéroport Atatürk Istanbul. TAV Airport gère 15 aéroports dans le monde, dont ceux d’Ankara, Tbilissi et Zagreb. Son autre filiale (à 100%) ADP International gère une vingtaine d’aéroports dans une dizaine de pays, dont la Jordanie, le Chili (Santiago), Madagascar, le Vietnam…

Les Français occupent désormais des positions importantes sur ce marché. Vinci Airports a inauguré récemment l’aéroport de Salvador de Bahia rénové après un investissement de 160M€. L’entreprise affirme ainsi ses ambitions au Brésil où une quarantaine d’aéroports doivent être mis aux enchères d’ici 2022. Elle avait franchi une étape décisive dans son développement avec l’acquisition du concessionnaire des aéroports portugais ANA en 2013. Intégrateur global, Vinci Airports développe, finance, construit et exploite au quotidien 46 aéroports dans 12 pays, dont le Japon, le Chili, le Cambodge et le Costa Rica, sans oublier bien sûr Londres-Gatwick et Nikola Tesla Belgrade.

Parmi les nouveaux acteurs sur ce marché, on peut citer aussi Eiffage, devenu en début d’année gestionnaire des aéroports de Toulouse et Lille. Mais le groupe de travaux publics reste encore un acteur modeste dans la gestion aéroportuaire.

Les cartes seront bien sûr rebattus en cas de privatisation d’ADP, dont le processus est enclenché. L’État détient aujourd’hui 50,6 % de son capital (Vinci 8 %). Le RIP (référendum d’initiative partagée) a dépassé le cap du million de signatures, mais reste très loin des 4,7 millions de soutiens (un dixième des électeurs inscrits) requis d’ici le 12 mars pour valider la proposition de loi référendaire. Vinci Airports est bien placé pour remporter la mise en cas de privatisation.