Air France: 100% des vols, mais toujours des questions

58

Alexandre de Juniac a salué le travail des équipes en annonçant une reprise de 100% des vols dès ce mercredi 1er octobre. Il reste que la reprise n’empêche pas les questions et l'audition du PDG devant la Commission du Développement durable de l’Assemblée nationale, ce mardi, ne fait que le confirmer.

Le patron d’Air France/KLM est à l’offensive dans la communication. Premier aspect, un message adressé par mail aux clients du groupe avec une motivation simple : «Parce que ce conflit a perturbé vos activités et vos vies, nous vous devons des explications». Ce qui suit ne va forcément pas plaire à tout le monde. «Nous allons maintenant accélérer le développement de Transavia, la compagnie low cost du groupe Air France-KLM et lutter à armes égales avec la concurrence. Ce projet est vital pour notre Groupe c'est pourquoi même si nous avons tout fait pour que la grève s'arrête au plus vite, nous n'avions pas le droit d'y renoncer». De quoi remettre le feu aux poudres des pilotes puisqu’au même moment, le SNPL publiait un tract d’explications de fin de conflit dans lequel il écrit: «Masquant à peine sa volonté de ne pas respecter - une fois de plus - un accord signé avec ses pilotes, la direction réaffirmait sa volonté de faire croître Transavia France, à sa manière. Dialogue social, disiez-vous ?»

C’est exactement dans ce sens qu’Alexandre de Juniac est intervenu devant la Commission durable de l’Assemblée nationale. Ses messages : «Le développement de Transavia est un élément clé». Pour que les choses soient claires, le PDG insiste : «Pour les low cost, la France est devenue un marché cible» et «le retrait de Transavia Europe est un affaiblissement stratégique». Pour l’heure, ce projet Transavia Europe est cependant bel et bien enterré : même si aucun protocole de fin de grève n’a été signé, le PDG ne compte pas revenir sur cette promesse «Transavia Europe est abandonné. Peut-on y revenir un jour ? Peut-être» dit le CEO qui n’en semble pourtant pas convaincu. Le projet, il faut l’avouer, semblait peu préparé encore et le développer de toutes pièces avec 3 unités distinctes (Transavia Hollande, Transavia France et Transavia Europe) ressemblait tout de même à une usine à gaz dont seule Air France a le secret.

Ce sera donc Transavia France et le PDG le dit clairement dans son courrier aux clients : «Ce sont 1 000 nouveaux emplois, dont 250 de pilotes qui vont être créés. Et pour qu'aucun malentendu ne subsiste redisons le une fois encore : tous ces emplois sont créés et resteront en France», reprenant ainsi ses propos d'avant grève. Les pilotes, s’ils doutaient de la volonté du PDG d’avancer, en sont pour leurs frais, il a bel et bien l’intention d’aller au-delà des accords antérieurs qui bloquaient le développement de la low cost. Ils ne sont d’ailleurs pas dupes : dans son tract, le SNPL l’affirme : «Si la menace se réalisait, nous serons prêts à y répondre, par de multiples moyens. Notre objectif est, et restera, de préserver l’avenir de la profession et de NOTRE compagnie». Le développement de Transavia France reste donc avec cette fameuse épée de Damoclès sur la tête, la demande de création d’un groupe de pilotes qui «permet une gestion plus simple de la saisonnalité et une maîtrise du vieillissement de la population», argumente le SNPL. On en revient très exactement aux premières revendications….

Ci dessous, le tract du SNPL et le courrier des Présidents