Bruxelles veut réfléchir à la sécurisation des aéroports

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Après les événements d’Orly et ceux de Bruxelles il y a quelques mois, la communauté européenne s’interroge sur la sécurisation des aéroports. La France, par la voix d’ADP, n’est pas pour un contrôle systématique aux portes. L’Allemagne, de son côté, réfléchit à une sécurisation des bagages avec un enregistrement automatique avant de pénétrer dans les aérogares. Une méthode très développée aux US. Aux Etats Unis, la TSA étudie un contrôle total des passagers avant l’entrée dans l’aéroport. Il sera mené sur deux plates-formes du centre du pays, moins fréquentées que dans les très grandes villes.

Peut-on aller contre la volonté de l’opinion publique qui réclame plus de sécurisation pour les transports en commun ? SNCF, confrontée à ce dilemme après les attentats avortés du Thalys, n’avait pas manqué d’installer des portiques de sécurité dans certaines gares pour rassurer les voyageurs, quitte à ralentir l’accès au train.

En France, la région PACA veut installer à son tour des portiques identiques pour lutter contre la violence dans les trains et le transport éventuel d’armes. Les villes se sont largement équipées en caméras vidéos de surveillance et plus d’une dizaine de pays étudient aujourd’hui des systèmes de sécurités divers et variées pour protéger leurs transports publics, y compris pour les bus et les métros jugés vulnérables par les spécialistes.

Du logiciel de reconnaissance faciale qui identifierait des personnes recherchées, en cours de test discret à Singapour, à celui qui analyserait le comportement pour déterminer ceux susceptibles d’être problématiques… les autorités européennes sont formelles : rien ne vaut le contrôle humain et le suivi des voyageurs au sein des aéroports ou des gares. Si la vidéo est devenue un atout de taille pour suivre les activités de ces zones publiques, l’Europe aimerait réserver l’accès aux portes d’embarquement et d’enregistrement aux seuls voyageurs munis d’un billet et de leur accompagnant enregistrés préalablement. Si les outils technologiques peuvent le faire, leur mise en route est complexe et chère. Pas certains que les pays ne répercuteraient pas ces dépenses sur le prix du transport.

Dernière idée, loin d’être la plus loufoque mais dangereuse en démocratie, la responsabilisation citoyenne qui permettrait à certains d’être équipés d’armes pour faire face à des situations terroristes. La question étant posée, l’Europe veut désormais créer une commission technique pour étudier concrètement ce qu’il est possible de faire pour sécuriser gares et aéroports. Première réponse en 2018 avec la réunion d’une commission internationale en charge d’étudier les projets.