Business Travel : l’Europe atteindra son niveau d’avant-crise en 2018

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D’après une étude réalisée par le cabinet Oxford Economics et commanditée par Amadeus, le secteur du voyage devrait enregistrer une croissance annuelle de 5,4 % au cours des dix prochaines années, supérieure à celle du PIB mondial. Il sera porté par les grands marchés émergents comme la Chine, appelée à supplanter les USA. En ce qui concerne le Business Travel, l’Europe devra attendre 2018 pour atteindre le niveau de dépenses d’avant-crise.

Selon l’étude sur les tendances du voyage dans le monde commanditée par Amadeus, parue le 2 avril 2014, le secteur mondial du voyage s'apprête à vivre une période de croissance soutenue au cours des dix prochaines années, grâce notamment à la part prise par la Chine dans les activités de voyages vers l'étranger. Elle pourrait atteindre 20 % du marché mondial d'ici 2023. Ainsi la croissance des activités de la profession devrait dépasser celle du PIB mondial d'environ 2 %, avec un taux annuel de 5,4 %.
De plus, le secteur mondial du voyage devrait désormais se développer sensiblement plus vite que lors de la crise financière, au cours de laquelle son taux de croissance stagnait à 4,1 % par an. Amadeus ajoute «Parallèlement, la croissance de la Chine sur le segment des départs vers l'étranger, qui n'était encore que de 1 % en 2005, devrait permettre à cette dernière de dépasser les États-Unis et de devenir dès cette année le plus important marché mondial du voyage sortant. Ceci, sachant que le nombre de foyers chinois disposant de moyens suffisants pour se rendre à l'étranger devrait plus que doubler au cours des dix prochaines années. La Chine devrait également devenir le premier marché de voyages intérieurs d'ici 2017, grâce en grande partie à la rapide hausse de son PIB, à un marché de l'emploi dynamique et à une progression des dépenses des ménages».

Le rapport remarque que la croissance ne viendra pas exclusivement de Chine. Il faut s'attendre à ce que d'autres grands marchés émergents, comme la Russie, le Brésil, l'Inde, l'Indonésie ou la Turquie affichent eux aussi une croissance annuelle de plus de 5 % au cours des dix prochaines années. «Selon ces prévisions, nous devrions connaître un nouvel âge d'or du voyage. Une bonne nouvelle pour les nombreux secteurs de la profession, qui commencent seulement à émerger de la récession», a déclaré Holger Taubmann, SVP Distribution, Amadeus. «Toutefois, comme le montre clairement la complexité du marché du voyage d'affaires, la croissance sera loin d'être également répartie et il y aura très probablement des gagnants et des perdants».

Le Business travel européen remis de la crise en 2018
Le voyage d'affaires devrait rebondir, les liaisons entre l'Est et l'Ouest stimulant la demande. À l'Ouest, toutefois, il faudra attendre 2018 pour que les déplacements d'affaires sur de courtes distances retrouvent leur niveau d'avant 2008. En effet, les auteurs du rapport remarquent que le resserrement des politiques voyages en Europe et Amérique du Nord a modifié les habitudes des entreprises, plus particulièrement pour les réservations de billets Affaires. Si les ventes des places business sur les long-courriers ont repris rapidement depuis la crise, celles sur les court-courriers peinent à retrouver leur niveau de 2008. Les sociétés qui ont repensé leur politique voyages restent réticentes à payer des business pour les vols domestiques. Contrairement aux USA et à l’Europe, l’Asie a peu souffert de la crise, et poursuit son développement. Elle représentera ainsi 55 % de la croissance du voyage d'affaires au cours des dix prochaines années.

La croissance des déplacements aériens sera là encore alimentée par les économies émergentes telles que l'Inde, l'Indonésie et la Russie, l'activité dans les pays hors OCDE étant pour la première fois sur le point de dépasser celle enregistrée dans les pays membres de l'OCDE. Les pays hors OCDE représenteront la plus importante source de trafic aérien mondial d'ici 2023.

Baisse des dépenses hôtelières intérieures
La demande d'hébergement international en hôtel progresse plus vite que celle de l'hébergement domestique depuis la récession, ce qui semble indiquer que la norme est à la baisse des dépenses hôtelières dans le pays même. Parallèlement, les flux de visiteurs de 24 heures devraient croître près de quatre fois plus vite en Asie qu'en Europe au cours de la décennie qui s'annonce (mais l'Europe restera quand même en première position sur ce segment).

Le rapport est téléchargeable sur ce lien