Cinq conseils pour un covoiturage réussi

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Chacun prend sa voiture une semaine sur deux et emmène l'autre: les premiers co-voitureurs du voyage d'affaires sont bien souvent ceux qui se déplacent ensemble pour aller à l'entreprise. La pratique est courante en province et en grande banlieue, plus rare à Paris. Et encore moins fréquente pour les déplacements professionnels: 90 % des Français connaissent ce moyen de transport alternatif, mais seulement 23 % des Français l’utilisent et encore moins de voyageurs d'affaires. Selon le dernier Baromètre Mondial Assistance - Déplacements Pros, ils ne sont que 4 % à pratiquer le covoiturage sur le chemin domicile-travail et uniquement 1 % à le faire entre leur entreprise et la gare/aéroport. Pourtant il n’est pas sans avantages, économiques autant qu'écologiques. En cette année annoncée comme difficile, voici cinq conseils pour transformer une bonne résolution en essai réussi.


1 - Trouver son covoitureur

Cinq conseils pour un covoiturage réussi
Pour les trajets domicile-entreprise, son covoitureur se trouve souvent dans l'entourage : voisins qui travaillent dans une zone géographique similaire ou collègues qui habitent sur un même trajet… L’idée naît autour d’un café ou d’une conversation. Mais attention à choisir des partenaires de route qui ont des horaires identiques pour que les déplacements en commun ne deviennent pas une contrainte.
La pratique permet de réduire le nombre de voitures aux heures de pointe et diminuer l’encombrement des grands axes routiers. Plusieurs organismes ou entreprises ont ainsi pris des initiatives pour faciliter la mise en relation des intéressés tels que la Communauté d’agglomération Plaine Commune (93), le Pôle Orly-Rungis (Val de Marne) ou encore ADP. Sur les déplacements plus longs ou non quotidiens, c’est Internet qui aide les volontaires à entrer en contact. De nombreux sites sont maintenant sur la toile et proposent de mettre en relation les conducteurs et les passagers par un système d’annonces comme 123envoiture.com, covoiturage.fr, carpooling.fr… Désireux d’aider leurs passagers à faire les derniers kilomètres qui les séparent de chez eux, la SNCF et Thalys ont également mis en place des dispositifs pour faciliter le partage de véhicule.

2 - Fixer des règles avant le trajet

Une fois son compagnon de voyage trouvé, il faut aborder ensemble les différents aspects du trajet. Heure et lieu de rendez-vous, trajet effectué, heure d'arrivée, arrêt éventuel sur la route, fumeur ou non, bagages. Toutes ces questions doivent être abordées avant le départ. Il faudra aussi se mettre d’accord sur la façon de fonctionner: qui prend quoi en charge ? Généralement les co-voitureurs partagent équitablement l’essence et les péages. Généralement, l’usure de la voiture et les assurances ne sont pas prises en compte partant du principe que le conducteur aurait - avec ou sans passager - fait la route. L'alternance d'utilisation de la voiture permet de contourner les éventuels problèmes si le covoiturage est régulier.
Attention, les utilisateurs de véhicule de fonction n’ont pas le droit de demander une participation puisque les frais sont payés par l’entreprise. Les conducteurs seraient alors en situation de bénéfice, une infraction pour l’administration fiscale. Ils doivent également demander l’autorisation de leur société pour prendre des individus à leur bord.

3 - Rencontrer ses covoitureurs ?

Le covoiturage comme les déplacements d’affaires peuvent nous amener à faire de nombreux kilomètres ensemble. Les passagers passent parfois plusieurs heures ensemble enfermés dans une automobile. Si le co-voitureur n'est pas un collègue de travail bien connu, se rencontrer avant le départ pour voir si les caractères sont compatibles, permettra d’éviter les longs voyages crispés et au final assez désagréables. Ce verre ensemble sera d’ailleurs l’occasion parfaite pour fixer les règles du trajet en toute convivialité, un des fondements de la pratique. Les voyageurs pourront ainsi également en profiter pour vérifier le permis et l’assurance du chauffeur. Les emplois du temps chargés rendent parfois la rencontre préalable impossible, une conversation téléphonique ou des échanges de mails sont alors les alternatives indispensables pour régler les détails techniques.

4 - Bien communiquer

Retards, annulations… au moindre imprévu, il est important de prévenir ses co-voyageurs. Pour cela, il faut être muni de tous les coordonnées, téléphone et mail. Pour les covoiturages réguliers, la correction exige d'informer les passagers bien en amont de ses absences pour qu’ils aient le temps de se retourner.
En voiture, la communication est aussi de mise. Musique trop forte, conduite jugée dangereuse… n’hésitez pas à en faire part… avec diplomatie, bien-sûr. Et s’il n’y a aucun problème, engagez la conversation. Les discussions entre compagnons de voyage d’un jour constituent le sel du covoiturage.

5 - S’assurer en conséquence au besoin

Propriétaire du véhicule, il est préférable de prévenir son assureur de la présence de ces passagers, simplement pour vérifier avec lui que le contrat d’assurance choisi n’a pas de clause restrictive sur ce sujet. Pour les covoitureurs qui se partagent le volant, il faut par exemple contrôler qu’il n’y ait pas de clause de conduite exclusive ou bien de franchise pour les chauffeurs novices (titulaire du permis depuis moins de trois ans). Le cas échéant, il est nécessaire de se munir d’une assurance adaptée à ce mode de transport. Elle doit au minimum couvrir la responsabilité civile afin que les passagers soient indemnisés en cas d’accident, à moins d’une faute grave de la part du conducteur.

Sophie Raffin