Exclusif : Saint Lazare, une grève pour obtenir un statut « d’accident du travail » ?

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Dans un document que DéplacementsPros.com a pu se procurer, on apprend que l'arrêt de travail qui a bloqué quelques 150 000 voyageurs, le 22 janvier Gare Saint Lazare, n’aurait eu au final qu’un seul but : obtenir que l'agent de conduite agressé soit reconnu comme la victime d'un accident du travail par la Caisse de Prévoyance du personnel de la Sncf (l’organisme de sécurité sociale aujourd'hui totalement indépendant et autonome de la Sncf).

Pour mémoire, le conducteur agressé l’a été vers 21h15 dans un train, quelques instants avant son départ, par un passager à qui il demandait d’éteindre sa cigarette. Un mauvais coup de tête, qui aurait brisé les dents de devant du conducteur selon Sud Rail, et entraîné le blocage que l’on sait.

De source autorisée, c'est Sud Rail qui est à l'initiative de cet exercice du droit de retrait. Le texte signé à l’issu de la réunion de conciliation qui s’est tenue mercredi 22 janvier et que nous publions ci-dessous, prévoit que la présence des agents de sécurité soit renforcée. Il démontre aussi, et c'est sans doute là que le bât blesse, que la reprise a été conditionnée à l’acceptation par la SNCF de la demande «sociale» formulée en faveur du conducteur. Une étrangeté : la gestion des problèmes de sûreté fait l’objet d’un long débat qui ne saurait passer par la gestion individuelle des difficultés. Il serait plus intelligent de gérer les processus que d’attendre une situation de crise pour s'y atteler. Et, reprise rapide ou pas des circulations, si les problèmes sont là, comment imaginer qu'ils puissent ne pas être traités ?

En tout cas les fumeurs sont prévenus. Tolérance zéro prochainement pendant deux semaines.

Ce jeudi, l'auteur de l'agression a quant à lui été jugé en comparution immédiate et condamné à neuf mois de prison, dont trois avec sursis mise à l'épreuve. L'homme de 24 ans a été reconnu coupable de "violences sur un agent des chemins de fer" par le tribunal correctionnel de Paris, qui n'a toutefois pas délivré de mandat de dépôt à son encontre.
Par souci de respecter les signataires de cet accord, les noms et signatures au bas du document ont été effacés.