Le transport aérien s’installe au BAR

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Combatif, voilà le mot qui résume le mieux le discours de Jean-Pierre Sauvage, le Président du Bar France, une association qui regroupe 76 compagnies aériennes françaises et étrangères. Mais le ton ferme face à ADP ou aux autres partenaires du monde aérien n’empêche pas le respect et le dialogue. Bien au contraire.

«Nous avons des choses à dire à nos partenaires, ceux qui sont au quotidien les opérateurs de tous les transporteurs aériens présents». La ligne directrice est donnée, Jean-Pierre Sauvage dresse aux invités présents à cette assemblée générale du BAR France (Board of Airlines Representatives), sa vision et ses attentes pour les prochains mois. Tout y passe: redevances, dialogue avec l’Europe, respect du modèle économique… Il rappelle les objectifs constants de l’association qui sont de représenter, défendre et conseiller les compagnies aériennes membres de BAR France… Sans oublier les questions de sûreté et de sécurité, particulièrement cruciales actuellement. «La croissance du trafic est régulière mais le niveau de profitabilité reste toujours aussi médiocre, de l’ordre de 2,8% en marge nette, bien en deçà des résultats des autres acteurs du transport aérien et, en particulier des grands aéroports».

Face aux hausses des taxes aéroportuaires, il le dit clairement: «Nous sommes en désaccord sur les augmentations proposées par ADP». En cause, les 2,4% d’augmentation annoncés alors que l’inflation est inférieure à 1%. Des hausses injustifiées même si le patron du BAR reconnait les efforts engagés, en particulier autour du CDG Express. «Nous parlons de 2023 mais cela reste l’outil attendu par tous les opérateurs à Roissy ».

Autre sujet abordé, le maintien de la caisse dite aménagée qui aboutit à priver les compagnies des retombées économiques des commerces en aérogares et autres activités non aéronautiques. Selon Jean-Pierre sauvage, «Il ne doit pas avoir de clivage entre les activités aéronautiques régulées et les non-aéronautiques : les deux sont un tout indissociable fonctionnant au service d’un seul  acteur essentiel : le client aérien passage ou fret ». Et pour appuyer sa vision, le Président du BAR France souligne la bonne santé capitalistique d’ADP dont la valeur  a subi un bond annuel de plus de 30 % pour s’établir à11 milliards d’euros. 

Au-delà des sujets très professionnels, c’est la place du client qui est également reprécisée. Dès juillet 2015, le recours à la médiation dans les litiges entre clients et compagnies aériennes sera rendu obligatoire, une fois transposée dans le droit français la directive européenne édictée à cet égard. En l'évoquant, Jean-Pierre Sauvage revient sur la notion des droits du passager. «Oui il faut défendre nos clients mais regarder attentivement ce que prépare Bruxelles qui a, par des jurisprudences incompréhensibles, modifié l’esprit des textes».