Polémique à Brest: l’aéroport a refusé d’accueillir l’A380 qui s’est posé à Manchester

135

Les pilotes du syndicat SPAF apprécient peu l’attitude de l’aéroport de Brest : sollicité par Air France pour accueillir l’A380 qui allait dépasser son temps de vol, il a refusé de le faire pour des raisons de place. Un prétexte ?

72 mètres de long pour 79m d’envergure, l’A380 n’est pas un petit appareil. Pour l’accueillir, il faut de la place, il faut également pouvoir réceptionner correctement les 440 passagers ou plus qui se trouvent à bord. Mais l’aéroport de Brest a accueilli l’appareil a de nombreuses reprises, il le connait. Et entretient de plutôt bonnes relations avec Air France, puisqu’il accueille de nombreux vols quotidiens vers Paris. Pourtant, c’est par un refus qu’il a répondu lorsqu’Air France a sollicité la plateforme pour accueillir l’A380 dont les pilotes allaient dépasser leur quota d’heure de vol, ce qui les mettait en infraction. « Nous avons pesé le pour et le contre. Nous ne fuyons pas nos responsabilités », assure un porte-parole de l’aéroport qui avance des raisons d’exiguïté des parkings : « Régulièrement, nous accueillons des appareils déroutés. Ils étaient 18 l'an dernier et 28 en 2013 ». En cas d’urgence médicale ou technique, sans doute aurait-il accepté. Mais là, ce fut un niet définitif.

Pour sa défense, il faut noter que l’aéroport de Dublin a également refusé, et pour les mêmes raisons officielles de manque de place. Les deux plateformes l’ont-elles regretté ? Le fait est que l’encombrement aurait duré puisqu’après le souci de temps de vol, une urgence médicale puis un problème de pressurisation ont cloué l’appareil au sol à Manchester, obligeant Air France à envoyer 3 équipages et autant d’avions pour récupérer les passagers. Pourtant avec le train et les vols quotidiens Brest-Paris, l’aéroport de Brest aurait été infiniment plus pratique pour résoudre la cascade d’incidents…