Quand la secrétaire d’état au numérique bouscule Pepy sur le wifi

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C’est par un tweet que la secrétaire d’Etat au numérique, Axelle Lemaire, a interpelé publiquement la SNCF à propos du Wifi dans les trains. Le message est simple, mais humoristique : « Toc toc toc, la SNCF : on peut se voir pour discuter wifi dans le train ? Merci d’avance ! ; -) ». La réponse est venue… du service de presse. Qui a rappelé que Guillaume Pepy avait expliqué, dès 2011, que le coût des équipements était trop important.

A l’heure où même le TGV Est oublie le Wifi - pourtant présent à bord il y a quelques mois - le message de la secrétaire d’Etat au numérique sonne un peu comme une provoc. D’autant que le même jour, la Cour des Comptes épinglait la SNCF sur sa mauvaise gestion du TGV qui ne présente pas la rentabilité attendue et évoquée par l’entreprise ferroviaire française. Deux sujets qui, au quotidien, intéressent les voyageurs d’affaires.

Dès 2011, Guillaume Pepy n'a pas manqué de rappeler la complexité du réseau wifi à bord lors d’une interview sur France Culture : «On est en période de test commercial, sur Thalys comme sur le TGV Est. Je suis un peu inquiet, car tout le monde veut un accès Wi-Fi, mais tout le monde veut qu’il soit gratuit et illimité. Je ne sais pas si le test va être concluant, mais je le dis franchement, si tout le monde veut du gratuit on ne pourra pas le faire parce que ce sont des dizaines de millions d’euros qu’il faut investir en plus. Si les gens acceptent de payer quelques euros, il y a peut-être un modèle technique et économique. Pour l’instant, c’est un peu un point d’interrogation et nous suivons ça de très près. C’est un système assez compliqué qui coûte un million d’euros par rame, donc on ne sait pas le faire gratuitement."

Aujourd’hui rien n’a changé. Il y a quelques mois, interrogé sur le même sujet, Guillaume Pepy rappelait que les coûts «exorbitants rendait, en l’état technologique, l’équipement des TGV impossibles ces prochaines années». Le Président de la SNCF a de la constance et Axelle Lemaire... de mauvaises archives.

Mais se voir pour en parler, c’est déjà faire un pas de plus dans une entreprise où « faire et défaire, c’est toujours du chemin de fer ».