Un jeune avocat lyonnais fait plier la SNCF pour des indemnités de retard

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A 34 ans, David Metaxas est un avocat heureux. Il aura réussi à créer une jurisprudence sur un sujet chatouilleux pour la SNCF : les retards de trains. L'affaire commence le 8 février 2010 quand une passagère du Lyon/Paris, Céline Claret-Coquet, acupunctrice de son métier, se retrouve bloquée avec 250 autres personnes dans un TGV victime d'une panne électrique.

Un jeune avocat lyonnais fait plier la SNCF pour des indemnités de retard
Arrêté à 30 km de son point de départ, le TGV va rester bloqué 7 heures, sans chauffage ni aucune alimentation permettant la recharge des portables pour prévenir clients et amis. C'en est trop: Céline Claret-Coquet, et trois autres passagers, portent l'affaire au Civil. "A cette période de l'année," explique David Metaxas, leur avocat, joint au téléphone, "La température est négative. Et sans électricité, ni café, ni thé, ni chauffage, la vie à bord est difficile". Conséquence de la panne, une journée de travail perdue et un grand nombre de rendez vous professionnels annulés. Pour David Mextaxas, le manquement à l'obligation de ponctualité qui fait l'objet d'un décret est invoqué.
Après un renvoi à la demande de l'avocat de la SNCF, Maitre Bertin, l'affaire aurait du être jugée hier. Mais une fois encore, la SNCF sollicite un renvoi que, cette fois ci, l'avocat de la partie civile n'accepte pas. "J'étais bien décidé à plaider. D'autant que j'ai eu en main une lettre qui nous proposait une transaction", poursuit David Metaxas; "Je l'ai refusée car il fallait que cette affaire soit jugée et permette d'établir la responsabilité du transporteur dans des retards de cette nature". Le dernier échange entre juristes, ces derniers jours conduit à une reconnaissance des faits par la SNCF qui saura le 22 mars 2011 le montant des indemnités quelle aura à verser. "Mes 4 clients ont perdu leur journée. Céline Claret-Coquet a écorné son image auprès de nouveaux contacts qui l'attendaient", poursuit l'Avocat qui évoque un grand réalisme en matière d'indemnités demandés. "Outre les quelques centaines d'euros destinés à couvrir les pertes de la journée, j'invoque un préjudice moral, lui aussi très raisonnable pour compenser cette perte d'image professionnelle qu'a occasionné ce retard auprès de nouveaux contacts que ma cliente allait voir pour la première fois".
Si les quatre plaignants sont assurés de voir leur requête aboutir, quid des 246 autres ? "Ils pourront assigner la SNCF pour obtenir des indemnités égales ou proches de celles que le tribunal accordera à mes clients", conclut David Metaxas. Voilà une panne et un retard qui pourrait coûter cher à la SNCF !