2017 sera l’année du rebond pour l’hôtellerie, selon Deloitte

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Deloitte et In Extenso ont publié la 19ème édition de leur étude annuelle sur les tendances de l’hôtellerie. 2016 a été une année complexe pour les acteurs du secteur français. Les deux principaux marchés impactés par les attentats - l’Île-de-France et la Côte d’Azur - ont tiré vers le bas les performances de l'Hexagone. Cependant, l'activité a repris des couleurs lors des derniers mois de l’année 2016, des signes d'amélioration encourageants pour 2017.

L’hôtellerie française a fini l’année 2016 avec un Revenu par chambre disponible (RevPAR) en baisse dans la grande majorité des catégories. Avec un RevPAR en repli de -7,5%, la catégorie Haut de gamme est la plus touchée, pénalisée par les mauvais résultats de Paris et de la Côte d’Azur. Le Milieu de gamme, l’Économique et le Grand Luxe affichent respectivement des reculs de -5,3%, -4,5% et -4,1%. Seul le segment Super-économique montre un RevPAR en légère hausse de +0,2%

Si les catégories Milieu de gamme et Économique peinent avec leur RevPAR, elles montrent en revanche un relatif maintien des prix moyens ou une baisse limitée.

"Devant digérer une progression sensible de la capacité disponible sur les cinq dernières années, les établissements Luxe et Haut de gamme ont cette année, et contrairement à 2015, opté pour une stratégie tarifaire plus agressive avec une baisse des prix moyens de l’ordre de -5%. Les très belles performances en régions sur la catégorie Luxe permettent d’afficher une fréquentation en légère progression (+0.8% de taux d’occupation) et de limiter la baisse du RevPAR. Elle est même la seule catégorie à fin 2016 dont le RevPAR reste en hausse sur les cinq dernières années (+4,4%)", explique Olivier Petit, Associé Tourisme, Culture et Hôtellerie chez In Extenso.

2016, une année noire pour la région parisienne
L’ensemble des clientèles internationales traditionnelles de l’Île-de-France est en retrait. Très sensibles au risque sécuritaire, impactées par un état d’urgence qui limite les assurances, ou pour d’autres raisons conjoncturelles, les clientèles chinoises, japonaises, européennes (surtout italiennes) et russes ont évité la France.

Sur les dix premiers mois de l’année, l’ensemble des catégories a enregistré des baisses record de RevPAR. L’hôtellerie de luxe a été la plus touchée. Deloitte et In Extenso expliquent "Si les prix moyens ont été maintenus en 2015, l’année 2016 aura vu la mise en place de stratégies promotionnelles plus agressives. C’est bien la double baisse de la fréquentation et des prix moyens qui se cumulent pour tirer le chiffre d’affaires vers le bas, de -13,4% pour les hôtels d’entrée de gamme jusqu’à -21% pour les établissements de luxe à fin décembre".

Après dix mois consécutifs de baisse, la fréquentation hôtelière est repartie à la hausse au cours des deux derniers mois de l’année. Les prix moyens de Paris sont d'ailleurs restés parmi les plus élevées des grandes métropoles européennes et mondiales.

Sur la Côte d’Azur, le premier trimestre 2016 confirmait les tendances exceptionnelles de 2015 et, jusqu’au mois de juin, les performances restaient de bonne tenue. Toutefois après l’attentat de Nice du 14 juillet, les hôteliers ont enregistré de nombreuses annulations et toute la période estivale a été ainsi durement pénalisée. Malgré la progression de la clientèle d’affaires constatée et une légère reprise sur les derniers mois de l’année, l’exercice 2016 se termine en retrait mesuré pour la catégorie Luxe (-0,7% de RevPAR), et en baisse plus marquée pour la catégorie Milieu de gamme (-7,1%).

L'hôtellerie en régions est dynamique
En régions, l’ensemble des indicateurs sont au vert dans toutes les catégories. Les bonnes performances réalisées en 2016, dans la lignée de 2015, ont limité la baisse à l’échelle de la France. "Les littoraux français ont su capitaliser sur une belle saison estivale, soutenue par certains événements (comme à Brest avec les festivités nautiques Brest 2016), et prolongée par une belle arrière-saison. Les villes hôtes de la Coupe d’Europe de Football ont pleinement profité de l’effet Euro 2016 (au travers du bond des prix moyen) : pour Lille, Lyon, Marseille et Saint-Étienne, les mois de juin et juillet auront été bons, voire très bons. Plus structurellement, la dynamique sur les métropoles régionales est positive. Ce sont elles qui ont porté la plus forte croissance du parc hôtelier ces dernières années, ces dynamiques locales participent à l’amélioration de l’image de la France à l’international. Elles devraient se confirmer en 2017, année plus favorable au marché événementiel (Marseille Provence capitale européenne du sport, Mondial de Handball, SIAE,…)".

2017 sous le signe du rebond
Après une année noire pour Paris et la Côte d’Azur, le secteur semble reprendre des couleurs. Les derniers mois de l’année 2016 affichent un rebond. Le retour des clientèles affaires lié à un contexte économique en légère progression, une année impaire laissant percevoir un calendrier événementiel favorable sont autant d’éléments qui vont consolider la dynamique à l’œuvre. Toutefois, le rapport met en garde "les zones d’incertitudes prévalent toujours et ne sont pas moins nombreuses qu’en 2016 : Brexit, risque sécuritaire, économie encore fragile, un marché loisir à reconquérir, sont autant de facteurs de risques pour le tourisme français".