Lors de la grande soirée annuelle de l’AFTM en décembre dernier, le président de l’association avait fait quelques annonces autour des futurs statuts associatifs. Conscient qu’il fallait un bureau resserré pour plus d’efficacité dans les instances dirigeantes, Michel Dieleman avait tracé les premières lignes d’une évolution (voir d’une révolution) annoncée pour 2019.
Dans son éditorial publié ce 16 mai 2018, le président de l’AFTM ne cache pas que l’Assemblée générale du 6 juin prochain sera "l’ébauche de changement significatif pour la prochaine décennie". Toute une promesse qu’il faudra faire passer aux adhérents et surtout au bureau en place qui risque d’être amputé d’un grand nombre de représentants, au moins 5.
Sur le fond, Michel Dieleman a plus que raison. Au non de l'agilité, il estime que le nombre d’administrateurs doit être inférieur à 10. Oserais-je ajouter, comme un constat et non comme un conseil, qu’il serait bon de disposer de professionnels aguerris, présents en entreprise et dont la mission et le regard sont quotidiennement orientés vers le voyage d’affaires. Cela peut paraître un détail, mais il est essentiel que la représentativité associative du bureau repose sur des professionnels reconnus dont les avis pèsent et comptent dans l’univers du voyage d’affaires.
Michel évoque aussi l’avenir du délégué général. Sans anticiper sur les décisions du bureau, il a parfaitement compris que la machine tourne grâce à ses permanents et repose sur très peu d’administrateurs pour assurer le quotidien. Cette réflexion engagée autour des instances dirigeantes de l’AFTM conduit à repenser tout naturellement le travail réalisé aujourd’hui par le délégué général dont la mission doit être élargie, complétée, et qui doit disposer d’un espace de liberté suffisant pour donner aux orientations politiques du bureau une représentativité sur le terrain. Thibault Barat, c’est de lui qu’il s’agit, aura la délicate mission de réussir l’équilibre entre le politique et le financier.
Mission d’autant plus complexe qu’un grand nombre d’acheteurs, principalement sur les marchés anglais et américains, remettent en cause le poids du networking « fournisseurs » qui pèse, selon eux, sur la prise de décisions en raison des orientations associatives et des confusions entretenues sur les produits. Aux USA, la GBTA comme Acte sont montrés du doigt par les acheteurs qui lui reprochent une vision trop économique de la relation fournisseurs. Lors de la dernière réunion d’Acte à New York (nous en reparlerons bientôt), les contours technologiques dressés par les entreprises du marché ne permettent pas d’avoir un jugement serein sur les outils de demain, chacun mettant en avant ses choix au détriment de la pérennité des besoins ou de la portabilité des outils.
Nous n’en sommes pas là en France… Mais presque ! À l’évidence, l’AFTM se devra de dépasser ces critiques en trouvant un sens politique à son action sans pour autant pénaliser les financements des fournisseurs. Aujourd’hui, cette forte présence d’une manne professionnelle ne lui permet pas de s’exprimer en toute liberté sur des grands sujets du travel management comme la déontologie professionnelle ou l’organisation critique de réunions d’utilisateurs autour des solutions proposées par le marché.
Mais le président de l’AFTM n’évoque pas dans ses propos son propre rôle. Il sera d’autant plus complexe que les évolutions de ce métier passent par une observation de terrain quasi permanente de la part des acheteurs et Travel managers. Aujourd’hui, le Président dégagé des affaires courantes d’une entreprise, doit devenir un référent incontournable pour laisser sa place un binôme créatif : un nouveau président associé un directeur général, dont la mission sera définie par le bureau. Une version intelligente de « la tête et les jambes » même si deux cerveaux sont aux commandes.
L'évolution des structures de l'association peut sembler anecdotique, elle constitue pourtant un véritable enjeu pour la pérennité et le développement de l'AFTM. Comme le disait avec force Clemenceau : "Le changement n’est pas une vue de l’esprit, lui seul permet de construire l’avenir".
Marcel Lévy
Sur le fond, Michel Dieleman a plus que raison. Au non de l'agilité, il estime que le nombre d’administrateurs doit être inférieur à 10. Oserais-je ajouter, comme un constat et non comme un conseil, qu’il serait bon de disposer de professionnels aguerris, présents en entreprise et dont la mission et le regard sont quotidiennement orientés vers le voyage d’affaires. Cela peut paraître un détail, mais il est essentiel que la représentativité associative du bureau repose sur des professionnels reconnus dont les avis pèsent et comptent dans l’univers du voyage d’affaires.
Michel évoque aussi l’avenir du délégué général. Sans anticiper sur les décisions du bureau, il a parfaitement compris que la machine tourne grâce à ses permanents et repose sur très peu d’administrateurs pour assurer le quotidien. Cette réflexion engagée autour des instances dirigeantes de l’AFTM conduit à repenser tout naturellement le travail réalisé aujourd’hui par le délégué général dont la mission doit être élargie, complétée, et qui doit disposer d’un espace de liberté suffisant pour donner aux orientations politiques du bureau une représentativité sur le terrain. Thibault Barat, c’est de lui qu’il s’agit, aura la délicate mission de réussir l’équilibre entre le politique et le financier.
Mission d’autant plus complexe qu’un grand nombre d’acheteurs, principalement sur les marchés anglais et américains, remettent en cause le poids du networking « fournisseurs » qui pèse, selon eux, sur la prise de décisions en raison des orientations associatives et des confusions entretenues sur les produits. Aux USA, la GBTA comme Acte sont montrés du doigt par les acheteurs qui lui reprochent une vision trop économique de la relation fournisseurs. Lors de la dernière réunion d’Acte à New York (nous en reparlerons bientôt), les contours technologiques dressés par les entreprises du marché ne permettent pas d’avoir un jugement serein sur les outils de demain, chacun mettant en avant ses choix au détriment de la pérennité des besoins ou de la portabilité des outils.
Nous n’en sommes pas là en France… Mais presque ! À l’évidence, l’AFTM se devra de dépasser ces critiques en trouvant un sens politique à son action sans pour autant pénaliser les financements des fournisseurs. Aujourd’hui, cette forte présence d’une manne professionnelle ne lui permet pas de s’exprimer en toute liberté sur des grands sujets du travel management comme la déontologie professionnelle ou l’organisation critique de réunions d’utilisateurs autour des solutions proposées par le marché.
Mais le président de l’AFTM n’évoque pas dans ses propos son propre rôle. Il sera d’autant plus complexe que les évolutions de ce métier passent par une observation de terrain quasi permanente de la part des acheteurs et Travel managers. Aujourd’hui, le Président dégagé des affaires courantes d’une entreprise, doit devenir un référent incontournable pour laisser sa place un binôme créatif : un nouveau président associé un directeur général, dont la mission sera définie par le bureau. Une version intelligente de « la tête et les jambes » même si deux cerveaux sont aux commandes.
L'évolution des structures de l'association peut sembler anecdotique, elle constitue pourtant un véritable enjeu pour la pérennité et le développement de l'AFTM. Comme le disait avec force Clemenceau : "Le changement n’est pas une vue de l’esprit, lui seul permet de construire l’avenir".
Marcel Lévy