Air France, Elisabeth Borne juge la situation inquiétante

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Interviewée par la chaîne du satellite Public Sénat, la ministre des transports Élisabeth Borne a jugé que la situation d’Air France était "préoccupante". Les 400 millions qu’aura coûté la grève, associés à une perte de compétitivité et d’image, vont peser sur ses résultats futurs.

Si la compagnie française a eu de bons résultats en 2017, la ministre des transports constate qu’elle reste moins rentable que ses grandes concurrentes européennes et qu’elle aura besoin d’argent pour se développer, renouveler sa flotte et améliorer ses services. Globalement, la ministre n’est pas certaine que le message économique et l’urgence des transformations soient bien compris par les syndicats.

Malgré ses propos alarmistes, elle ne semble pas confirmer l’idée actuellement développées au sein des Assises du transport aérien, à savoir une baisse des taxes et des charges salariales pour rendre le transport aérien plus compétitif. Selon la ministre, "Les grèves n’ont pas permis à l’ancienne présidence et aux syndicats de comprendre les enjeux du transport aérien européen voire mondial".

Elle se refuse cependant à considérer que la seule présence de l’État donne des ailes aux revendications syndicales et ne confirme pas, au contraire, l’idée couramment courante au sein de la compagnie selon laquelle Air France s’en sortira toujours, l’Etat est là. Pour autant, Elisabeth Borne a rejeté l’idée d’une privatisation totale immédiate du transporteur. "Je crois que le débat n’est pas sur la table aujourd’hui, mais je pense que chacun doit comprendre que la compagnie a son destin en main, et ce n’est pas l’Etat qui est derrière la compagnie".

Au sein du cabinet du Premier Ministre, deux pistes sont aujourd’hui étudiées pour l'avenir de la compagnie. La première concerne le patron de KLM, Pieter Elbers, qui pourrait devenir le prochain PDG du groupe et faire ainsi taire la colère du partenaire hollandais. La seconde consisterait purement et simplement à revendre KLM entre 5 à 7 milliards d’euros, immédiatement réinjectées dans le capital d’Air France. Deux hypothèses de travail qui sont, officiellement, "fantaisistes". Mais qui sait, la fantaisie ne fait-elle pas partie du transport aérien ?