Air France : comment faire un pas de côté pour relancer ?

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Quid de l'avenir chez Air France, maintenant que la grève de cette fin juin est suspendue ? Attendre le nouveau PDG ? Le piéger par une autre grève dès son arrivée ? La nécessité de réinventer le dialogue social est plus que jamais une évidence au sein de la compagnie aérienne. D'autant que les clients, eux, ne sont pas sûr de remonter dans le bateau.

La lucidité a payé : est-ce le poids du #stopalagreve, la fermeté affichée de la direction, une forme de lassitude, aussi ? Peu importe, l'essentiel est d'avancer. De trouver un nouveau capitaine pour le navire, ce qui est promis pour le 15 juillet, mais aussi pour un projet d'entreprise.

A ce sujet, l'analyse d'un pilote de la compagnie sur LinkedIn a tout son intérêt. Outre la preuve qu'il reste du bon sens dans cette entreprise, et une envie de s'exprimer, on peut y lire que la grève n'a pas laissé des traces que chez les clients. Par exemple : "Que ce soit pour des raisons réelles ou de posture, la direction d’Air France est, de toutes façons, après chaque journée de gréve, encore moins en situation de donner satisfaction aux revendications". Mais Lionel Lecoeuvre souligne que les syndicats sont eux aussi bloqués dans une position de fermeté : "Nous somme typiquement dans le cas de deux joueurs qui ayant beaucoup trop perdu ne peuvent se résoudre à quitter la table et préfèrent doubler la mise dans l’espoir de se refaire".

Deux solutions peuvent apparaître : celle d'un patron indiscutable, suffisamment empathique et reconnu pour emporter l'adhésion. Qui, pendant qu'il mesure les enjeux industriels et les manettes d'Air France KLM (parce qu'il ne faut pas oublier KLM) pourrait éventuellement faire appel à un bon voire très bon connaisseur de l'entreprise. Un interlocuteur (une interlocutrice) capable, tel un médiateur, de faire le pas de côté qui permette de relancer le dialogue.

Le fait est qu'il y a urgence. Air France a perdu au bas mot 400 millions d'euros pendant les grèves mais bien au-delà, de nombreux travel managers ou voyageurs nous ont dit chercher des solutions alternatives - et elles existent ! - pour ne pas prendre le risque de rater leur déplacement. Ce sont ces voyageurs qu'il faudra aussi convaincre de choisir à nouveau la compagnie tricolore.