Air France de retour à Taïwan, nous y étions !

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En inaugurant ce 16 avril son vol vers Taïwan, Air France renoue avec une destination abandonnée en 1995 après deux ans d’exploitation. Assurée en collaboration avec China Airlines, membre de Skyteam, Taipei sera desservie 3 fois par semaine au départ de Paris et 11 par à Amsterdam, dont 4 en partage de codes avec la compagnie chinoise.

Surprise à l’embarquement, malgré les négociations salariales en cours, et à la veille d’une nouvelle grève, c’est Frank Terner en personne, le DG d’Air France, qui est venu saluer l’équipage et les passagers. S’il ne s’exprime pas sur les grèves, négociations en cours obligent, il ne cache pas son agacement face à certains arguments exprimés qu’il juge détourné de la réalité. "Négocier demande du sérieux dans les formulations utilisées", glisse-t-il avant de revenir à l’actualité du jour, "L’exemple de ce nouveau vol vers Taïwan démontre notre capacité à réagir rapidement sur les marchés qui nous semblent porteurs".

Il faut dire que Taipei n’est pas une destination choisie au hasard. Premier constat, les échanges économiques entre la France et Taïwan restent élevés. Aux portes de la Chine communiste, le pays s’est forgé une réputation de choix dans l’univers des nouvelles technologies. A l’évidence, pour les acheteurs et Travel Managers, c’est une liaison directe qui devrait satisfaire leurs voyageurs.

Ce partenariat engagé avec China Airlines vient conforter la politique du groupe franco néerlandais impulsée par Jean-Marc Janaillac : s’associer intelligemment plutôt que de créer une concurrence féroce qui pénaliserait à l’évidence les deux compagnies. Si AF/KLKM n’aime pas que l’on oppose cette vision stratégique à celle du rachat de compagnies initiée par Lufthansa ou IAG, Patrick Roux, Senior Vice Président Alliances Air France KLM - présent pour ce premier vol - ne rejette pas l’idée d’une prise de participation même si, précise t-il, "Elle se fait dans le cas d’un partenariat déjà établi". Et de conclure : "Avec une co-entreprise, nous apportons à nos partenaires une présence en Europe et ils nous permettent de nous développer sur leurs marchés. Chacun y trouve son intérêt".
Pour Antoine Pussiau, l’ancien patron de Transavia aujourd’hui Senior Vice-Président Asia Pacific du groupe, Taipei marque le retour d’Air France KLM dans l’une des régions économiquement prometteuses. "La situation actuelle est économiquement très différente de celle rencontrée à l’ouverture de la première liaison en 1993. Aujourd’hui Taïwan est à la fois une destination d’affaires mais aussi une nouvelle approche de l’Asie, un pays original pour les français et le point de départ vers la découverte de l’Europe pour les Taïwanais".

Assuré en 777-200 de 280 sièges, configuré en trois classes, le vol d’un peu plus de 12 heures décolle du terminal 2E à Roissy. En Business, c’est la cabine Best, dernière née de la compagnie, qui a été choisie, avec 40 sièges répartis en deux cabines. Sans surprise, bien connue des voyageurs d’affaires, répartie en 1-2-1 avec accès individuel au couloir, elle propose un lit plat de deux mètres, un espace de rangement fermé, un écran de 17 pouces et une séparation entre les sièges centraux que l’on peut retirer pour travailler. Menu à la carte et accès sky priority complètent le tout.

Côté Premium, avec 24 sièges, la compagnie fait le choix d’un fauteuil inclinable à 123°. Là aussi, l’accès prioritaire est offert aux passagers tout comme un écran tactile de 12 pouces. En classe Eco notons la présence d’une prise USB à chaque siège pour recharger ses appareils mobiles et d’un écran de 11 pouces. Toutes les cabines accèdent à 1200 heures de divertissement.

Dans son discours à l'aéroport de Taipei, Antoine Pussiau a naturellement mis en avant les vertus du partenariat avec China Airlines qu'il qualifie "d'exemplaire". La stratégie d'alliances chez Air France/KLM ne semble faire que des heureux !