Air France, frais GDS : 11 € par segment

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Dans un courrier envoyé à la distribution le 3 novembre, Zoran Jelkic - Directeur Général France Air France KLM - a pris les devants pour enrayer la grogne naissante des agences de voyage suite à l'annonce des 11 euros de frais pour toute réservation effectuée par GDS.

Dans sa lettre à la distribution, Zoran Jelkic rappelle les fondamentaux des nouvelles approches de la distribution "Le Groupe Air France KLM travaille progressivement au développement de son offre NDC et investit dans des options permettant d'accéder, de réserver et de vendre l'offre du Groupe: soit en se connectant à APIs (Application Programming Interface) Air France KLM dès janvier 2018, soit en accédant au nouveau portail d’Air France KLM (Agent Booking Tool) à partir du 1er avril 2018".

Pour le DG du groupe, la technologie permettra cependant aux agences de continuer à avoir accès à l'offre Air France/KLM via les systèmes de distribution mondiaux (GDS) avec, à compter du 1er avril 2018, une surcharge de 11 € par aller simple sur les ventes GDS. Mais il précise : "Cette surcharge s'appliquera dès lors qu’un segment marketing d'Air France, Hop! ou KLM est utilisé. Son montant est susceptible d'évoluer dans le temps. Elle ne s'appliquera pas aux APIs et au portail Air France KLM (Agent Booking Tool) et aux canaux vente directe d'Air France KLM".

La grande force d'Air France est d'avoir anticipé les besoins des agences et de leurs clients en développant de multiples sources permettant de limiter la surcharge. Elle publie une F.A.Q. qui permet d'avoir quelques explications. Il reste une autre question : comment les TMC vont-elles se préparer pour préserver leurs clients de ces frais ?. La gestion acquise de NDC devrait leur offrir une solution clé en main très rapidement et on devrait voir fleurir quelques communiqués sur ce thème dans les prochaines semaines. Mais aujourd'hui, lorsqu'elles utilisent des SBT tiers, elles ne disposent souvent que d'une seule source d'information : le GDS. L'intégration des API proposés par Air France ne pourrait donc se faire sans un développement profond du cœur du SBT et une adaptation de la technologie aux nouvelles règles de distribution.

Pour Tristan Dessain Gelinet, de Travel Planet, "Les enjeux qui s'annoncent ne sont pas forcément bien compris par les agences et leurs clients. Cette disruption de la distribution change profondément la relation entre le client et son fournisseur et la réponse résidera dans la technologie proposée et la capacité de la TMC à gérer l'affichage et la disponibilité de l'offre et du tarif".

Aujourd'hui, peu d'agences ont communiqué sur leurs intentions et leur développement pour être efficace au 1er avril 2018. On peut raisonnablement imaginer qu'Amex GBT ou Carlson Wagonlit Travel disposeront d'une solution à date. Mais rien ne le garantit. Dans les faits, seules les agences qui maîtrisent leur technologie de bout en bout devraient disposer d'une offre technologique appropriée.

Pour les acheteurs, le flou reste encore total. Certains, persuadés que leur contrat avec Air France les protège, n'ont pas encore perçu les limites de cette analyse. Enfin, que fera Amadeus, qui à terme a prévu de servir de go between entre les utilisateurs et les compagnies aériennes qui ont mis en place des surcharges GDS ? Autant d'interrogations qui devraient trouver leur première réponse avant janvier prochain.