Air France, la politique du pire était-elle une stratégie calculée?

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Si les syndicats se disent étonnés de la décision d'Air France d'engager aussi rapidement un plan B, pourtant rejeté par Frédéric Gagey il y a quelques jours, beaucoup de salariés restent persuadés que la mascarade Direction/Pilotes n'avait d'autre but que d'en arriver aux licenciements secs. Une façon un peu machiavélique, selon eux, d'engager, entre autres, le départ forcé des personnels des escales en France.

Mais au delà de la colère froide constatée au sein de l'entreprise, l'optimisme reste de mise. Sur la base souvent évoquée par Medhi Kemoune, Secrétaire Général Adjoint CGT Air France, d'un emploi chez AF génère 5 emplois dans le pays, beaucoup attendent une intervention de l'Etat dans le dossier. Manuel Valls s'est politiquement prononcé sur le dossier, déjà sur son bureau depuis l'été dernier, mais aujourd'hui c'est du côté de François Hollande que l'on attend un geste. D'autant que, toujours selon l'interne, Alexandre de Juniac aimerait bien sortir de ce piège social et trouver un job plus calme.
 
Et qui mieux qu'un pilote pour parler aux pilotes? On l'aura deviné, le nom de Lionel Guérin à la tête d'AF revient sur le tapis. Un messie ? Non tout au plus un pro de l'aérien, entrepreneur dans l'âme et fin connaisseur des arcanes du dossier.
 
Et après ? Socialement tout est prêt pour exploser. Si l'escale  de Marseille on ne cache pas que si les licenciements sont engagés plus un avion tricolore ne viendra se poser dans la cité phocéenne, bien d'autre services disent qu'ils vendront chèrement leur peau. Et cette vieille idée de revenir sur le tapis : tout casser pour tout recommencer ! Air France peut-elle se payer le luxe d'une cessation temporaire d'activité pour renaître ! Pas certain !
 
Pierre Barre