Air France : le bal des egos a commencé

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Air France KLM sera à partir de ce mardi soir comme un canard sans tête, qui continue de courir - en l'occurrence de voler - alors que le couperet est tombé. Des négociations sans fin commencent pour la gestion de transition. Le bal des egos a commencé.

Il n'y a plus de préavis de grève sur l'agenda d'Air France pour l'instant mais les voyageurs d'affaires ne peuvent pas vraiment souffler. D'abord parce que la pression continue du côté de la SNCF, autre acteur essentiel des déplacements professionnels, mais aussi et surtout parce que l'avenir d'Air France reste bien incertain.

Les organisations syndicales multiplient les tracts pour appeler à la responsabilité, à la "reconstruction" (voir tract CFDT ci dessous) ou encore à la baisse des charges imposées par l'Etat (voir cette fois le trac du syndicat SNPL, également ci dessous). Pour l'heure, l'intersyndicale n'a plus comme interlocuteur que le DG Franck Terner, qui a présenté les dernières offres rejetées par referendum, si bien qu'on ne voit pas très bien quelles discussions pourraient reprendre sans faire un pas de côté. Or, sans PDG, comment renouveler le genre ?

Du côté de la succession de Jean-Marc Janaillac et comme l'écrit si bien La Tribune, c'est "le grand bazar ". Pour la période de transition d'abord, le Conseil d'administration ayant du mal à se mettre d'accord sur un nom. Mais aussi pour la suite, car la liste des prétendants potentiels s'allonge mais aucun nom ne s'impose et beaucoup de candidats l'ont déjà été il y a 2 ans. S'étant pris une veste, il n'est pas sûr qu'ils veuillent à nouveau se présenter à un guichet de moins en moins attractif, surtout au regard de l'ambiance délétère au sein de la compagnie. Les syndicats ont toujours été difficiles à manier mais là, ils sortent renforcés du bras de fer inachevé avec la direction et raidissent nettement leur discours, même s'il est suicidaire. Le départ volontaire de Jean-Marc Janaillac aura t-il su faire un électrochoc ? C'est ce qui reste à démontrer.