Air France: les négociations se poursuivent avec les pilotes, préavis maintenus

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Les vols d'Air France seront-ils cloués au sol du 11 au 14 juin... voire après ? C'est tout l'enjeu des discussions quotidiennes qui ont lieu entre lesdits pilotes et la direction de la compagnie depuis lundi. Un protocole d'accord doit être présenté aux pilotes ce jeudi, mais les préavis sont actuellement maintenus.

Mais même si les deux parties ne sont "pas loin" de s’entendre, "malheureusement on a l’impression (…) qu’on ne va pas pouvoir transformer l’essai", a expliqué Emmanuel Mistrali, porte-parole du SNPL, à l'AFP. Les discussions entamées lundi se sont poursuivies mardi jusque tard dans la nuit puis mercredi après midi. Un protocole d'accord doit être soumis ce jeudi matin aux organisations syndicales, dubitatives mercredi soir.

Lancé pour 4 jours, du 11 au 14 juin, le préavis du SNPL, syndicat majoritaire, invite les pilotes à cesser le travail de 5h30 à 8h30, de 12h à 15h et de 21h30 à minuit. Cette formule alambiquée a l’objectif de désorganiser la compagnie mais de ne pas clouer au sol tous les vols, contrairement à septembre 2014.
Le SPAF (1/3 des pilotes) a déposé pour sa part un préavis complet. Une première estimation des vols devrait être réalisée jeudi par la compagnie en raison de la Loi Diard, qui oblige les pilotes à déclarer leur position 48h à l’avance.

Pour l’heure, selon les syndicats, "Les propositions de la direction sont insuffisantes pour envisager une sortie de crise immédiate", a déclaré à reuters Grégoire Aplincourt (Président SPAF). La direction a pourtant lâché sur la rémunération des heures de nuit qui seraient revalorisées jusqu’à 45%. Du fait de l’augmentation des heures de vol en 2015, les rémunérations des pilotes ont augmenté mécaniquement sur l’année de 7% en moyenne selon le calcul de la direction, qui annonce une progression dans la même lignée de 3% depuis le début de l’année.

C’est précisément les engagements sur l’avenir de la compagnie que bloquent les discussions. Les pilotes exigent des engagements sur la répartition des investissements entre Air France et KLM. Selon les pilotes, il faudrait qu’Air France acquière ou conserve 20 avions sur 5 ans pour conserver l’équilibre entre les deux compagnies. Pour l’heure, selon Le Monde, Frédéric Gagey, patron de la compagnie, s’est engagé sur 5 Boeing 787 d’ici 2017, mais un nombre équivalent d’Airbus A340 devait être sortis de la flotte.

Par ailleurs le SNPL demande des engagements sur le capital de Hop !, la filiale régionale, pour éviter tout risque dans les discussions en cours avec des partenaires étrangers. Les pilotes veulent enfin des garanties sur le développement de Transavia, dont le plan de charge est actuellement prévu à 37 avions en 2020.

Seul problème pour toutes ces discussions, le nouveau patron d’Air France KLM Jean-Marc Janaillac ne prend ses fonctions que le 4 juillet. D’ici là, le fauteuil est vide pour adosser le patron de la compagnie Air France qui ne peut pas prendre d’engagements pour les filiales. Un problème de timing de taille, qui pourrait provoquer la grève.