Air France prépare « d’ultimes propositions » aux pilotes

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Après une nouvelle et a priori dernière rencontre avec les pilotes qui a eu lieu ce mercredi 6 avril, la direction d'Air France doit envoyer d'ici la fin de semaine ses dernières propositions aux syndicats concernés. A priori, c'est à prendre ou à laisser. Et ce sera sans doute "laissé". De quoi inquiéter les voyageurs d'affaires pour leurs déplacements au cours des prochaines semaines.

De la même façon que les PNC radicalisent leurs positions, les pilotes ne semblent pas avoir été amadoués par les discussions qui ont eu lieu tout au long du mois de mars et ont été prolongées jusqu’en avril. Ces négociations portent sur la compétitivité et l’emploi mais aussi et plus largement, de fait, sur les partages d’activité entre Air France et KLM. Ou encore, en transparence, sur la stratégie du groupe notamment à propos de sa low cost Transavia. L’accord « de périmètre » définissant le partage d’activité entre les deux compagnies étant arrivé à échéance fin mars, le sujet est venu s’ajouter aux autres. Le SNPL – 65% des piotes – laisse entendre qu’Air France-KLM ne cesse d’accorder davantage d’heures de vol aux pilotes néerlandais aux dépens des Français, ce qu’Air France conteste mais c’est bien le fond des discussions.

Plus prosaïquement, les discussions portent également sur les salaires et les heures supplémentaires. Le DRH du groupe a indiqué à l’AFP vouloir présenter par écrit d’ultimes propositions aux organisations d’ici la fin de la semaine,  "Il appartiendra ensuite à chaque organisation syndicale de se prononcer sur cette ultime proposition" , souligne Gilles Gateau, en précisant que les syndicats avaient refusé de prolonger les discussions et demeuraient "très éloignés" des propositions de la direction sur "plusieurs points". En fait, les discussions semblent même bloquées puisque le SNPL écrivait lundi à ses adhérents – avant les dernières discussions - accepter des "augmentations de productivité", des "efforts de flexibilité" et des "aménagements" des règles d’utilisation des pilotes, mais n’envisageait pas de concessions possibles sur les salaires. Or selon la porte-parole du SNPL Véronique Damon, Air France veut instituer "des baisses de salaire" par le biais de "coefficients qui diminuent, pas que sur les heures supplémentaires mais aussi sur la rémunération de l’ensemble des heures de vol ". L’entreprise en fait une priorité pour réduire l’écart de compétitivité avec ses concurrents européens.

La direction annonce avoir proposé une sorte de médiation, en faisant appel à "un groupe d’experts des deux parties, voire à un expert indépendant désigné par les syndicats de pilotes, afin de discuter sur la réalité économique des propositions de mesures", a précisé Gilles Gateau à l’AFP. Pour l’heure, les points de vue semblent loin de se rapprocher.