Avant-Première: Concur analyse le voyage d’affaires de 2030

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Dans un univers où les changements sont devenus permanents, l’innovation inquiète et surprend. Si les interrogations sont nombreuses autour des outils qui feront demain le voyage d’affaires, force est de constater que les craintes induisent l’attentisme. Concur le sait et publie une étude dont la finalité est de rassurer les acheteurs pour les conduire à faire des choix.

Que dit Pierre-Emmanuel Tetaz, le patron EMEA de Sap Concur en ouverture ? "Dans ce nouveau monde, le voyage d’affaires tiendra compte des objectifs de durabilité de l’employeur, et les frais de déplacement seront optimisés grâce aux outils d’intelligence artificielle. Quant à la sécurité, elle sera assurée par des systèmes infalsifiables de gestion des données et des paiements, sans doute encapsulés par le biais de la technologie blockchain". Voilà pour rassurer. Mais une assertion ne fait pas le printemps et cette étude « Voyages d’affaires 2030 » se veut un guide, méthodique, vers la construction de solutions qui, dès aujourd’hui, intègrent les prémices de cette mutation.

L’enquête, publiée en Français, s’articule autour de 3 grands chapitres. Le premier, baptisé Prévoir et prévenir, établit un état des lieux des annonces technologiques. Que dit-elle en résumé… : que l’analyse prédictive permettra d’anticiper les perturbations et de modifier l’itinéraire des voyageurs, souvent sans même qu’ils ne s’en rendent compte. Mais aussi que l’IA (Intelligence artificielle) établira automatiquement l’itinéraire le plus approprié grâce aux données sur les comportements et les préférences de chaque voyageur. Ce chapitre aborde aussi une notion plus simpliste : la météo qui perturbe les déplacements et conduit à des coûts cachés supplémentaires.

Sans surprise, tant le dossier est dans l’air du temps, c’est la gestion des risques qui occupe la seconde partie de ce livre blanc. Le devoir de protection est essentiel et sa mise en œuvre ne saurait souffrir d’aucun amateurisme. Concur cite deux chiffres dans cette partie de l’étude. 63% des travel managers estiment que les voyageurs courent plus de risques qu’avant. Et ils ne sont pas rassurés pour l'avenir : 52% des TM s’attendent à une augmentation des risques dans l’année à venir. Goetz Reinhardt, Directeur Général MEE chez SAP Concur, cité dans l’étude, le précise : "Le devoir de protection est du ressort des dirigeants qui doivent avoir l’assurance qu’en cas d’urgence, leur société peut contacter les employés en déplacement. Il devrait, selon nous, continuer à faire partie des priorités de la direction".

Enfin, dernier volet, le paiement et son internationalisation. Sujet complexe par excellence et sans doute celui où définir l’avenir est le plus complexe. Concur, sur ce sujet est précis : "des paiements aux informations personnelles, la blockchain — la technologie à l’origine des cryptomonnaies — sera vraisemblablement utilisée pour garantir l’échange sécurisé de données fiables d’ici 2030". Un autre chiffre glissé là donne une idée du grand écart entre voyageur et acheteur : 68% des responsables financiers "ne sont pas certains à 100 % que les employés respectent les politiques voyages et dépenses de leur entreprise".

Il n’est pas dans notre intention de résumer ici le contenu des 20 pages publiées mais il est vrai qu’un bon nombre des constats dressés sont désormais perçus par les acheteurs et commencent à être pris en compte par les entreprises. C’est sans doute cette sensibilisation que vise Concur à une époque ou la concurrences des outils numériques fait rage. Analyser l’avenir à 18 ans présente un risque. Le premier, c’est la réalité du terrain et le bon sens qui sera associé à la réflexion. Autre risque évident, les évolutions générationnelles ont toujours été plus rapides que les analyses livrées par les prévisionnistes… Et souvent dans un sens opposé à ce qui se fera.

En 2030, la génération a la tête de nos entreprise aura été biberonnée à la technologies et aura compris que l’outil ne fait pas le process. Concur le sait mais n’a pas voulu aborder cette vision par trop philosophique du futur. Sans doute une bonne partie des auteurs de ce travail sera à la retraite ou en fin de carrière. Comme l’écrivait George Orwell interrogé à la sortie de son livre vedette « 1984 » : le futur n’a de valeur qu’une fois qu’il été vécu !