CDG Express: deux options possibles pour le gouvernement

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Le préfet de la région Ile-de-France vient d'annoncer qu'il a proposé deux scénarios au gouvernement pour la réalisation du CDG Express. Le premier prévoit une mise en service à temps pour les jeux Olympiques de 2024 moyennant une longue interruption du RER B et l'autre, une mise en service pas avant fin 2025.

Le gouvernement doit se prononcer dans les prochains jours sur cette ligne ferroviaire CDG Express prévue pour relier directement la gare de l'Est, dans le centre de Paris, au terminal 2 de l'aéroport de Roissy. Le trajet durera vingt minutes pour un prix de 24 euros.

Mais le projet a provoqué une véritable levée de boucliers de la part d'habitants et d'élus franciliens qui redoutent que ces travaux ne perturbent trop les lignes de trains de banlieue au nord de Paris -en particulier le RER B-, d'autant que 15 chantiers importants sont prévus ces prochaines années dans ce secteur, notamment pour le Grand Paris Express.

Le Préfet de la région a donc soumis au gouvernement deux options. Le plan A prévoit une mise en circulation du nouveau train en mai 2024, mais avec "une nécessaire réduction du service" jusque fin 2025, le temps d'achever les travaux. Ce choix imposerait une fermeture complète de la partie nord du RER B pendant trois semaines durant l'été 2023, ainsi que de nombreuses fermetures anticipées de la ligne à 23 heures. Avec comme conséquence pour les usagers de risques de perturbations et de retards.

Le plan B du Préfet envisage une livraison du CDG Express après les JO, en décembre 2025, en étalant les chantiers. Elle prévoit essentiellement pour le RER B davantage de coupures le weekend sur la période 2021-23.

Ce second scénario aurait un surcoût "important", qui obligerait l’État à augmenter son prêt au concessionnaire "et aurait un impact plus marqué sur le tarif de la taxe pour les voyageurs aériens" qui doit en partie financer le CDG Express, selon le rapport du préfet.

La ministre des Transports Elisabeth Borne (qui a signé le contrat de concession au début de l'année) n'a jamais caché qu'elle préférait retarder la mise en service de la ligne si les perturbations devaient être trop importantes pour les voyageurs.

La facture du CDG Express est estimée à un peu plus de deux milliards d'euros. Les travaux seront financés par la Caisse des dépôts, ADP et SNCF Réseau, aidés par un prêt de l'État. 500 millions d'euros seront prélevés dans cette enveloppe afin, selon la ministre des Transports Elisabeth Borne, "de contribuer à l'amélioration du RER B."

Le dossier est maintenant à Matignon. Le Premier Ministre va devoir rendre son arbitrage entre les deux options présentées par le Préfet Michel Cadot. La décision pourrait intervenir assez rapidement. C'est le plan B qui semble aujourd'hui le plus susceptible de l'emporter: une mise en service en 2025, un an après les Jeux Olympiques à Paris.