Cour des comptes : l’État doit se désengager des Intercités

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En 2015, la Cour des comptes soutenait le maintien des Intercités à condition de redéfinir leur périmètre et leur financement. Le travail effectué depuis 4 ans ne semble pas avoir suffit. Les Sages de la rue Cambon estiment désormais que l’État doit se désengager totalement de la gestion des lignes encore à sa charge.

Dans son rapport annuel 2019, la Cour des comptes recommande au gouvernement de se désengager complètement des Intercités.

Après les négociations menées en 2015,18 lignes du réseau intercités ont été transférées à différentes régions : le Centre-Val-de-Loire, le Grand-Est, les Hauts-de-France, la Nouvelle-Aquitaine, la Normandie ou encore l'Occitanie. Ainsi d'ici 2020, le réseau géré par l’État ne comptera plus que 8 liaisons : les "lignes structurantes" Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT), Paris-Clermont et Bordeaux-Toulouse-Marseille, les "lignes d'aménagement du territoire" Nantes-Lyon, Nantes-Bordeaux et Toulouse-Hendaye, puis les trains de nuit Paris-Briançon et Paris-Rodez-La Tour-de-Carol-Cerbère.

Mais pour la Cour des comptes, ce porte-feuille allégé - mais hétérogène - présente encore des failles. En premier lieu, l’État est, selon elle, "mal armé" pour prendre en charge ces lignes "en raison de la faiblesse des moyens qu'il peut y consacrer et des difficultés qu'il rencontre pour établir une relation contractuelle équilibrée" avec la SNCF. 

Par ailleurs, le document dévoilé le 6 février 2019 pointe du doigt les faibles performances des Intercités. "la qualité et la fiabilité de l’offre Intercités demeurant affectées par la vétusté du matériel roulant, responsable à elle seule d’un tiers des annulations de trains en 2017. Les taux de retard moyens constatés en 2017 par l’Autorité de la qualité de service dans les transports, soit près de 15 % pour les lignes de jour et plus de 20 % pour les trains de nuit, sont, par ailleurs, très supérieurs à ceux constatés pour les TER sur la même période (9,1 %)".

L'institution préconise ainsi un transfert des "lignes d'aménagement du territoire" aux régions concernées et une exploitation sans convention des "lignes structurantes" ainsi que des trains de nuit "par la SNCF ou ses futurs concurrents".