Des hôteliers français en guerre contre Booking.com

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Afin de décourager leurs clients de réserver sur le site de Booking, des hôteliers du sud de la France ont décidé de gonfler,artificiellement, les prix de leurs chambres vendues sur la plateforme. Ils entendent ainsi dénoncer les importantes (et variables) commissions imposées par la centrale de réservation.

Déterminés à lutter contre des commissions excessives et arbitraires, des hôteliers du sud de la France ont lancé une opération anti Booking.com.

Plusieurs établissements du Cap d’Agde ont sciemment fait exploser leurs prix estivaux sur la plateforme en question pour inciter les vacanciers à directement réserver sur leur propre site, où les prix n’ont, là, pas augmenté. Une manière de court-circuiter le géant américain de la réservation sur internet mais surtout de contourner le système des commissions prélevées, jugées arbitraire et trop élevées par les hôteliers indépendants concernés", nous apprend Le Figaro .

Des chambres qui habituellement sont proposées à 150 euros la nuit affichent désormais des prix qui grimpent jusqu’à 1 000 euros. Pour éviter d’être pénalisés par rapport à la concurrence, les hôteliers se sont concertés pour plus d’efficacité.

Une quinzaine d’entre eux se sont mis d’accord en février pour lancer cette opération. "Nous menons cette action du 1er au 17 août car nous voulons dénoncer la politique de fixation des commissions de Booking. D’une station balnéaire à une autre, voire d’un établissement à un autre, les taux changent. Au Cap d’Agde, la commission à reverser est de 17% quand celle de la Grand-Motte, par exemple, est à 15%", dénonce le directeur d’un des hôtels de la ville cité par Le Figaro. Une situation qui interroge d’autant plus que d’après d’autres responsables locaux, les hôtels du groupe Accor bénéficient d’une commission de 10-12%.

De son côté le site de réservation assure que la commission élevée s’explique par le fait que la station balnéaire bénéficiait d’une campagne marketing et une mise en valeur exceptionnelle.

"Ces plateformes posent un véritable problème sociétal. Bien évidemment, en trois clics tout est fait. Mais en agissant ainsi on se dirige de plus en plus vers un système assisté, clé en main. Il faut savoir qu’en passant par ce type de sites la facture est, in fine, plus élevée. Alors qu’en réservant directement avec l’hôtelier ce sera moins cher, et tout le monde sera gagnant" , plaide dans les colonnes du quotidien le même hôtelier.