Des négociations tendues entre Air France et ses pilotes

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Air France a finalement débuté le 18 septembre ses discussions sur le plan Perform avec les syndicats des pilotes, et la direction a mis un ultimatum: elle veut que toutes les discussions soient achevées dans 3 jours, le mercredi 30 septembre. Mais le communiqué transmis par le Syndicat des Pilotes d'Air France (SPAF), après les trois premières réunions, semble indiquer que les échanges sont tendus entre la direction et les navigants.

La direction d'Air France et le SPAF se sont d'ores et déjà rencontrés 3 fois. La compagnie a dévoilé ses objectifs de réduction des coûts. "Présentés par cette dernière comme non négociables : ils remettent en cause les fondements du contrat social des pilotes et le niveau de l’emploi à Air France", estime l'organisation. Le syndicat évoque ses craintes face à ces exigences. Elles lui apparaissent "déconnectées des préoccupations concernant la sécurité des vols : diminution des repos des équipages en escale mais aussi à la base, baisse du nombre de vols renforcés par un pilote supplémentaire sur certains vols long courrier alors même qu'une une forte augmentation de productivité est demandée".

L'organisation ajoute "Les pilotes de KLM viennent de conclure un plan Perform bien moins sévère. Mais à l’opposé de la négociation rationnelle accomplie avec les pilotes hollandais par le management KLM, l'équipe de Juniac/Gagey semble engagée dans une guérilla passionnelle contre les pilotes français. Bien qu’incapable de justifier cette différence de traitement et, alors que les pilotes sont prêts à s’engager dans un plan de développement, la Direction d’Air France est incapable de préciser sa stratégie, que ce soit par manque de transparence, par défaut de plan cohérent ou par calcul". Elle précise que les pilotes demandent de "la lisibilité, des engagements clairs sur les investissements pour Air France et pour l'emploi".

La situation semble d'autant plus tendue que le SPAF reproche la création d'une base Transavia Holland à Munich : "À ce stade, la négociation d'un accord apparaît d’autant plus compromise que la satisfaction de ces préalables de bon sens ne semble pas acquise, pas plus que la confiance que M. de Juniac a une nouvelle fois rompue en contournant l'engagement pris par le gouvernement lors du conflit de septembre dernier : le retrait définitif de Transavia Europe", conclut le document.

Un accord rapide avec les pilotes ne semble donc pas d'actualité.