Dick Wissink, Trainline: « Notre offre ferroviaire se développe rapidement auprès des entreprises »

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Concurrent de SNCF en matière de commercialisation de billets de train en France, Trainline, ex Captain Train, se veut désormais une référence sur le ferroviaire international. "Une offre attendue par les entreprises mais aussi par les agences de voyage d’affaires", explique Dick Wissink, le nouveau directeur commercial BtoB Europe, qui affirme proposer à ses clients, une offre "train" dans plus de 40 pays dans le monde.

Les chiffres sont là : avec 72 millions de volume d’affaires en 2015, Trainline reste le premier opérateur privé dans l’univers de la vente de billets de train. "C’est la base même de la création de l’entreprise", remarque Dick Wissink qui ne cache pas que cette activité reste assez équilibrée entre le loisir et le monde des affaires. "Nous nous sommes intéressés aux besoins des sociétés quand nous avons fait le constat simple que bien des clients du loisir étaient aussi des utilisateurs du train pour leurs déplacements professionnels". Et pour les attirer, Trainline veut développer les innovations technologiques : développement du billet électronique sur mobile, comparatifs air/fer, combinaison de tarifs multiples et mise à disposition du contenu sur les OBT sont au programme des prochains mois.

Avec plus d’1,5 millions de téléchargement de l’application, Trainline gère aujourd’hui une base clients suffisante pour offrir des services inédits comme les liaisons inter-villes entre plusieurs pays comme la France et l’Allemagne, la Suisse et le Portugal. "Autant d’offres que peu d’autres structures sont capables d’offrir", souligne Dick Wissink qui veut ainsi appuyer sur les différences entre Trainline et Voyages SNCF. Et l’homme de l’art d’insister sur la capacité à intégrer au-delà de l’offre française y compris sur les trajets frontaliers proches.

Tous ces services sont désormais intégrés dans les SBT et disponibles directement chez les voyageurs. "Bien évidemment, nous offrons tous les avantages attendus par l’entreprise : dématérialisation du billet, paiement par carte logée, processus de validation et de modification du voyage… Autant de points qui rassurent les acheteurs et permettent une meilleure gestion des dépenses". Mais l’objectif de Trainline ne se limite pas aux entreprises : "Nous allons aussi travailler avec les TMC pour intégrer notre offre en marque blanche de façon à leur laisser le soin de travailler leurs grilles de tarifs en fonction du service apporté" commente Dick qui ne cache pas que le point noir reste la modification du billet. Un service que l’entreprise facture 9 euros par mois ou 60 € par an et par voyageur. Ce coût n'intègre pas les suppléments et autres frais de modification associés. "La problématique de l’après-vente fait partie de celles que nous cherchons à automatiser et à simplifier", détaille Dick. Pas sûr que la SNCF accepte aussi aisément d’ouvrir cette partie de son activité à des tiers.

Pour cet ancien de KDS, conscient du besoin de développer la plateforme, l’intégration aux offres globales est essentielle. "Nous sommes déjà présents chez Concur et dans certaines TMC qui construisent leur offre rail autour de notre moteur ce qui permet aux utilisateurs une consolidation de la dépense ferroviaire dans leuss outils de gestion comptable", conclut Dick Wissink qui insiste aussi sur l’arrivée de Trainline en marque blanche pour permettre l’intégration de l’offre sur des plateformes ouvertes.

L’enjeu ferroviaire est de taille en France, comme en Europe et Trainline a compris le besoin d’aller vite pour occuper le terrain. C’est sans doute ce qui fera la différence dans quelques mois avant l’ouverture à la concurrence européenne et à l’arrivée de plateformes multimodales qui iront chercher dans le rail de nouveaux revenus.