Ecosystème : Les start-ups sont-elles un mirage ou miracle ?

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Pas un jour ne passe sans que l’on apprenne la naissance ou la mort d’une start-up évoluant dans le monde des voyages d’affaires ? Est-ce une tendance générationnelle, un challenge de geeks qui se transforme en un fiasco retentissant ou bien est-ce la proximité de l’explosion d’une bulle spéculative ? Cette semaine, DéplacementsPros innove en vous proposant un dossier complet qui posera la problématique le lundi, montrera l’impact achats/opérations/voyageurs le mardi et qui donnera la parole aux acteurs le jeudi. Le vendredi, notre rédaction fera la synthèse du dossier afin de vous donner une vue panoramique du sujet de la semaine.

Vivre avec son temps

Dossier : Les start-ups : mirage ou miracle ?

Dans les années 90, un jeune diplômé devait intégrer un grand Groupe. Dans les années 2000, il devait rejoindre un cabinet de conseil pour se bâtir une expérience. De nos jours, les écoles conseillent à leurs étudiants de monter leur propre structure. Résultat, il y aurait, dans le monde, plus de 20.000 jeunes pousses agissant dans le domaine des déplacements professionnels. Ce chiffre peut sembler important, mais il prouve que le marché n’est pas satisfait des solutions actuellement proposées (la preuve, des visionnaires pensent pouvoir mieux faire et le montrent). Les actions et les développements peuvent être faits différemment. Le phénomène des jeunes pousses n’est pas récent et des pays, comme Israël, ont basé une partie de leur économie sur ce modèle propulsant sur le devant de la scène de véritables réussites comme le très connu Waze maintenant propriété de Google.
Coût, praticité, sécurité, environnement, confort… Tous ces paramètres font l’objet d’inventions (un moyen nouveau par lequel il est possible de résoudre un problème pratique donné) ou d’innovation (évolution significative d'un service qui apporte quelque chose de nouveau, d’encore inconnu ou qui utilise une technologie nouvelle) qui ont pour but l’amélioration de l’efficience (utilisation des ressources) et l’efficacité (atteinte des objectifs) des déplacements d’affaires.

Initialement, il y a déjà dix ans, les jeunes pousses travaillaient sur la réservation en ligne des déplacements aériens, des hôtels puis des véhicules de location. Et pourtant, il y a encore tellement à faire dans ce domaine… Dans un second temps, elles montraient que grâce à la technologie disponible, les gens pouvaient voyager de manière différente (les moyens de locomotion terrestre en particulier). De nos jours, elles cherchent à faire évoluer la conscience des voyageurs en les poussant à réfléchir sur l’impact de leurs déplacements.

Le phénomène peine à passer les frontières de la France

Dans notre pays, les choses évoluent plus lentement qu’ailleurs, car les prises de décision sont beaucoup plus lentes que dans les pays de culture nordiques ou anglo-saxonnes. La confiance accordée aux jeunes pousses est donc plus limitée même s’il est reconnu que les services sont bons, fiables et rentables pour l’entreprise. Il faut dire que les acteurs majeurs communiquent habilement pour rester incontournables dans la tête des décideurs. Est-ce d’ailleurs la raison pour laquelle le marché des déplacements professionnels n’évolue pas à l’image de ce qui s’est passé pour le marché de la photographie ? Pourquoi les dinosaures ont-ils toujours pignon sur rue et d’ailleurs, est-ce réellement un problème ?

Trop de liquidités sont englouties dans les jeunes pousses

Dans le monde des startups, l’argent est là et pour des acteurs classiques, c’est parfois et souvent frustrant (facilité de lever une somme importante alors qu’aucune rentabilité n’est prouvée).
La chaîne de valeur des voyages et des transports est vraiment en train d'être réinventée. Les logiciels et les systèmes de base n'ont jamais été aussi bons. Sur le plan financier, on sait que les voyages vont exploser de façon exponentielle et que cette croissance va mettre à jour des opportunités et des faits (manque de pilotes, saturation du trafic aérien, capacités d’hébergement réduites, mobilité terrestre ayant un impact sur l’environnement) … Il va falloir construire, dans les 15 prochaines années quasiment autant d’avions qu’il n’en a été fait depuis le début de l’aviation commerciale ! De fait, de nombreux investisseurs regardent le marché de la mobilité. Il y a donc beaucoup d’argent disponible pour les jeunes pousses et ce qu’elles soient au début de leur vie ou à un stade avancé de leur développement.

Il y a actuellement une surchauffe des investissements. Les évaluations sont probablement plus élevées qu'elles ne devraient l'être et il y a trop d'argent qui circule. De nombreux investisseurs commencent à craindre l’explosion d’une bulle spéculative. Le droit et le ROI (rentabilité des investissements) seront de toute évidence l’endroit où l’aiguille percera. Beaucoup d’investissements sont risqués, car même s’ils portent sur une entreprise saine pilotée par des acteurs connus et expérimentés agissant sur un marché illimité, ils peuvent être mis à mal par des concurrents survitaminés en argent comptant qu’ils dépenseront irrationnellement dans l’espoir de déclencher une fusion/acquisition d’un grand Groupe. L’exemple, en France, des outils de réservation en ligne en est le parfait exemple !

De l’argent, du temps et des idées…

Dans la chasse à la performance, il existe autant d’idées que de cas pratiques. Certes, certaines sont novatrices et révolutionnent l’approche en imposant une réflexion différente aux décideurs. D’autres sont de vraies utopies et certaines sont d’une praticité telle qu’on arrive à se demander comment nous faisions avant. Pourtant, on ne peut pas dire que l’engouement pour les jeunes pousses soit légion dans notre pays.

La jeune pousse doit définir le marché couvert avec précision et connaitre à la perfection son environnement concurrentiel. Les marchés de niche sont complexes, car ils offrent très peu de flexibilité. Si les efforts initiaux de la startup ne sont pas parfaitement ciblés et inconsistants, ils vont se heurter à l’incompréhension du marché et donc à la non-acceptation de la prise de décision (GO/NO GO). Même si le démarrage est fulgurant, la dynamique concurrentielle à long terme doit être prise en compte pour éviter les drames (exemples : La montée en flèche de GOPRO – caméras HD miniatures - finalement rattrapée par une kyrielle de concurrents).

Heureusement, il y a du positif dans tout ça et nous verrons demain comment les décideurs, les acheteurs et les voyageurs doivent utiliser l’opportunité des start-ups sans tomber dans le piège classique du miroir aux alouettes.  

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