En 2019, le numérique polluera plus que l’aviation

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Savez-vous que le simple fait d’envoyer un e-mail avec une pièce jointe associée équivaut à laisser une ampoule allumée pendant 24 h ? Peut-on imaginer que regarder une vidéo sur un smartphone équivaut à la consommation d’un réfrigérateur pendant une année ? L’ADEME, l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, s’engage dans une campagne de sensibilisation auprès des utilisateurs.

Ce sont des chiffres rarement diffusés et très peu connus du grand public. Le numérique devrait polluer plus fortement que l’aérien en 2019. Malgré ce constat, rares sont les entreprises à sensibiliser leurs salariés et à mettre en place des politiques environnementales qui limitent l’usage effréné de l’informatique. Stockage de données, transfert vers des Clouds, gestion poussée des datas centers... Autant de sujets qui, a eux seuls, représentent en un mois la consommation électrique d’une ville comme Mexico.

Si l'informatique était un pays, il serait le sixième plus gros consommateur d’énergie. Pour la première fois, les experts démontrent que le numérique n’a rien d’immatériel et que les impacts environnementaux sont bien réels. Au-delà, l’ADEME explique que la fabrication d’un ordinateur nécessite 240 kg de combustible fossile, 22 kg de produits chimiques et 1,5 t d’eau.

Face à ces chiffres, les spécialistes du domaine réfléchissent à l’utilisation d’énergies renouvelables pour l’alimentation des datas center et les réseaux informatiques des grandes entreprises. Apple vient d’annoncer qu’à Cupertino, son siège, elle serait alimentée à 100 % en énergies renouvelables y compris dans les Apple Center ou ses serveurs de données… Mais l’entreprise oublie de préciser qu’une partie de sa fabrication en Chine est particulièrement polluante. Une position ambiguë.

Aux États-Unis, principalement en Californie, une centaine d’entreprises s'est regroupée au sein d’un collectif dont la mission est d’étudier la mise en place d’un circuit électrique auto-alimenté imaginé à partir de la chaleur récupérée dans les salles informatiques ou les ordinateurs personnels.

Pour bien prendre conscience du poids du digital dans la pollution de la planète novethic.fr publie une infographie qui révèle les chiffres chocs de la pollution numérique. L'ADEME invite les entreprises à la diffuser au sein de leur réseau intranet afin d'informer le personnel de la réalité énergétiques des outils censés simplifier notre vie, mais particulièrement dangereux pour la planète.